La réduction de la mortalité maternelle objectif no 5 du millénaire.
En Haïti, le taux de mortalité maternelle est le plus élevé de la Région, avec une tendance à la hausse au cours des dernières années. En 1995 alarmé par cette situation, le Ministère de la Santé déclara la réduction de la Mortalité maternelle la première priorité de santé du pays. En 2000, après avoir constaté une aggravation du taux de cette mortalité, la santé de la reproduction est devenue la porte d’entrée du système.
Qu’avons-nous fait de toutes ces déclarations?
Aujourd’hui l’état de délabrement de nos maternités est loin de témoigner cette volonté. Nous savons tous, les pathologies qui tuent les parturientes en Haïti. Ce sont les éclampsies, les hémorragies, les infections et les dystocies. Il devrait être facile d’y remédier, mais trop souvent une femme rentre à l’hôpital en état de pré éclampsie et meurt après plusieurs heures faute de se procurer les médicaments prescrits.
Il a fallu attendre 2005 pour voir l’adoption d’un décret consacrant la gratuité des soins prénatals et des urgences obstétricales. Cette politique publique était en vigueur les années 70 avec la création de la division d’hygiène familiale qui avait mis en place le premier programme national de santé maternelle et infantile. C’est donc l’occasion pour nous de rappeler l’importance de ce décret qui oblige les responsables financiers à budgétiser un montant pour la santé maternelle.
Si l’on veut atteindre l’objectif de réduction aux trois quarts de la mortalité maternelle d’ici 2015 prescrit dans le cadre des ODM, la barrière économique doit être éliminée, les soins de qualité doivent être à la portée de toutes les femmes enceintes et celles qui accouchent.
Qu’en est-il du suivi du projet de réhabilitation physique des maternités? projet qui visait à parer aux déficits de service et à rendre les soins fournis aux femmes conformes aux normes de qualité. Sans vouloir faire de leçon à quiconque, pour réduire la mortalité maternelle, il est obligatoire que les institutions sanitaires soient dotées des ressources humaines qualifiées et des ressources matérielles en quantité suffisante. De plus les responsables doivent établir dans leur programmation des indicateurs clairs et assurer le suivi de ces derniers.
Oui un programme bien structuré de planification familiale a toute son importance dans la concrétisation non seulement de cet objectif, mais aussi dans la réduction de la pauvreté. Cependant on ne saurait réduire la planification familiale au simple geste de distribution de condom pour empêcher des grossesses non désirées. S’il en était ainsi, on ne saurait pas aujourd’hui en train de repositionner la planification familiale, car des condoms on en a distribué au fil des ans. L’éducation des jeunes et des personnes à risque qui s’est prouvée plus efficace dans d’autres pays, reste la plus négligée chez nous. Nous invitons les responsables à réfléchir sur leur comportement face à leur responsabilité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire