vendredi 31 octobre 2008

Haïti Administration


Était il nécessaire de doter le Ministère de la Santé Publique et de la Population d’un nouveau cadre organisationnel et fonctionnel au cours de la transition ?

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population « MSPP » fonctionnait sous l’égide d’une loi organique qui datait de 1983 à l'époque de la régionalisation quand il était question de Régions, Districts et sous districts sanitaires. Toutes les structures en place étaient illégales y comprises les structures décentralisées : directions départementales et coordination des unités communales de santé « UCS ». Depuis 1989, plusieurs projets de loi organique furent élaborés, sans jamais être votés par le Parlement.

Cependant, sur le plan institutionnel, mis à part les causes diverses qui ont entravé la promulgation d’une nouvelle loi organique, les décideurs auraient pu mettre en place une structure reflétant les exigences d’une mission liée à une politique bien déterminée. On a préféré diriger dans un cadre flou. Et la figure ébauchée après un diagnostic préliminaire de la situation organisationnelle de la Direction Administrative et Financière tendait à faire croire que le choix était délibéré. En effet, les dirigeants d’alors ne pouvaient ignorer que la concentration du flux d’autorité au sommet stratégique et la prédominance des circuits informels créeraient inévitablement des situations confuses dans l’exercice des fonctions, et affaibliraient surtout le flux des décisions de contrôle.

A ce compte, la configuration réelle de la Direction Administrative et Financière « DAF » diagnostiquée par les spécialistes de mon Cabinet Particulier était assez convaincante. Création de quatre (4) postes d’assistant DAF, dont les fonctions spécifiques qui leur étaient attribuées le plus souvent les élevaient plutôt au rang de Chargés de Mission au Bureau du Ministre. La multiplication des sections, pour accorder des augmentations de salaires à certains supporters du régime; ce bénéfice étant lié uniquement à l’attribution d’un titre fonctionnel, indépendamment de la répartition des responsabilités.

Sur le plan opérationnel, cette situation, on le comprend bien, a eu un impact direct sur les centres opérationnels, donc sur la prestation des services. Quand l’environnement interne et/ou externe exerce de fortes pressions sur une institution jusqu’à annihiler les normes et les procédures, la gestion rationnelle s’efface progressivement pour faire place à la pagaille. Ceci explique aussi l’embrouillage des démarches entreprises pour réaliser l’inventaire des ressources du Ministère à l’arrivée du Gouvernement de transition.

Pour remédier à cet état de chose, un décret sur l’organisation et le fonctionnement du Ministère fut élaboré, adopté en conseil des Ministres et publié au journal officiel le Moniteur en date de novembre 2005. Il remplace officiellement celui de 1983 mentionné plus haut. :

Ce décret portant sur l’organisation et le fonctionnement du Ministère de la Santé Publique et de la Population, a un double objectif :

·
Doter le Ministère d’un cadre légal actualité et adapté à sa politique
· Rendre plus performantes les différentes entités centrales, et périphériques

Cet outil légal représente pour le Gouvernement de transition, l’un des acquis majeur en matière de santé publique. Par ce décret, deux nouvelles directions ont vu le jour il s’agit de la direction des ressources humaines et de la direction d’épidémiologie.

La première est appelée à répondre aux exigences de la planification des ressources humaines pour le secteur santé. Depuis plusieurs années, nous importons des professionnels de la santé.

Avons nous une idée du déficit en personnel de santé dans le pays?
Savons nous le nombre de professionnel de santé haïtien qui sont au chômage ou au semi chômage?

Par chômage nous voyons les centaines d’infirmières et de techniciens en santé qui attendent un emploi et par semi chômage des médecins et des dentistes qui n’ont pour activité qu’une petite clinique très peu fréquentée.

Ces questions, il est impératif de les poser, car elles méritent une réponse urgente. Les attributions du Ministère de la santé en matière de gestion des ressources humaines, ne sauraient se limiter aux six cent institutions à but non lucratif oeuvrant dans le pays, elles doivent s’étendre sur l’ensemble de la population et à travers les dix départements géographiques. Ce rôle et d’autres sont dévolus à la direction des ressources humaines.

De plus l’ancienne direction de développement des ressources humaines et de formation ne répond plus aux normes administratives modernes qui reconnaissent la gestion des ressources humaines comme étant une activité administrative et la formation une activité technique. On ne saurait les regrouper en une même entité. (Voir la loi cadre sur la réforme administrative)

La direction d’épidémiologie, à l’heure où les maladies émergentes et ré- émergentes font leur apparition un peu partout dans le monde, les pays doivent se doter d’un appareil solide pour surveiller la santé de leur peuple. Cette direction renforcée de la présence du laboratoire national de santé publique, offrira au Ministère de la Santé l’opportunité non seulement de promouvoir la recherche, d’assurer la formation de ses cadres, mais aussi d’établir un système solide de surveillance épidémiologique.

Une direction a fait sa réapparition il s’agit de la direction des soins infirmiers. Cette direction qui avait été enlevée de fait, existait dans la loi organique de 1983. Ces derniers temps le nursing a connu une dégradation inquiétante dans le pays. Il est urgent d’y remédier, la direction des soins infirmiers en partenariat avec l’association nationale des infirmières licenciées d’Haïti « ANILH » devrait assister le Ministère dans cette lourde tache de revalorisation de la profession d’infirmière en Haïti.

Une direction a changé de dénomination, la direction d’hygiène publique qui est devenue direction de promotion de la santé et de protection de l’environnement. Cette nouvelle dénomination va permettre aux responsables de mieux définir la mission de cette direction qui est appelée à satisfaire certaines exigences du développement de la santé publique en tant que discipline. De même elle met en évidence la promotion de la santé avec toutes les stratégies modernes de santé publique qui ont fait leur preuve dans d’autres pays.

Par contre deux directions ayant la même vocation ont été fusionnées. Les directions de santé de la reproduction et de santé de la famille sont devenues la direction de santé de la famille. Elle couvre la santé de l’enfant de l’adolescent et des jeunes, la santé de la reproduction et celle des personnes âgées.

La création d’une cellule d’appui à la décentralisation pour mieux coordonner les directions départementales. Tenant compte de l’importance accordée à la décentralisation dans tous les documents officiels, cette entité nous fait passer de la parole à l’acte. Elle est appelée à assister le directeur général du Ministère dans ses relations avec les structures décentralisées

La mise en place des cellules de coordination de plusieurs projets et programmes afin d’assurer une meilleure coordination des ressources et une harmonisation dans les actions. Ces coordinations concernent: un projet financé par la BID, les programmes financés par le fonds global, le projet PEPFAR et la sécurité des hôpitaux.

Récemment j'ai été étonnée de lire dans un document officiel du Gouvernement, que le Ministère de la Santé Publique allait se pencher sur une nouvelle loi organique. Ne serait il pas mieux pour les dirigeants de ce Ministère d'utiliser leur temps et leur argent pour apporter une solution aux problèmes cruciaux confrontés par les hopitaux publics du pays. Si ma mémoire est fidèle, le Ministère de la Santé a connu au cours des 33 dernières années 27 Ministres, si chaque Titulaire se mettait à refaire ce qui a été fait par son prédécesseur le pays serait à la case de départ, c'est à dire une mortalité maternelle à 1500 pour 100000 NV, une mortalité infantile à 250 pour 1000 NV, la polio serait encore dans nos familles.

dimanche 26 octobre 2008

l'hôpital de l'université d'état d'Haïti au lendemain du 29 février 2004

La crise politique qui secoua le pays n'avait pas épargné le secteur santé. plusieurs institutions sanitaires dont l'hôpital de l'université d'état d'Haïti "HUEH", la Maternité Isaïe Jeanty, le centre hospitalier Sainte Catherine Labouré "CHOSCAL" et quelques hôpitaux de province étaient fermés. à l'"HUEH" à l'initiative de trois chefs de services un minimum de service d'urgence de jour était maintenu car l'électricité faisait défaut. la morgue était remplie de cadavres en putréfaction. l'hospitalisation était fermée pour tous les services. cette situation remontait au mois de décembre 2003.

à notre arrivé le 18 mars, notre première visite nous a conduit à l'HUEH où nous avions eu une séance de travail avec les chefs de service. Après cette rencontre, nous nous sommes rendus compte que, le défi était grand, mais la volonté de vaincre était au rendez vous. Ainsi, pierre sur pierre nous allons reconstruire cet édifice si cher à nous autres professionnels de la santé. C’est dans cette idée que nous nous sommes mis à la tâche pour renforcer les structures existantes, car nous nous estimions privilégiés face à des collègues d’autres Ministères dont même la structure physique du bureau central avait été saccagée tels que : le Ministère de l’Agriculture, le Ministère des Affaires Sociales. Le temps presse les journées nous paraissaient longues puisqu’il fallait travailler dix huit heures par jour; mais trop courtes puisqu’on n’arrivait jamais à achever le travail programmé.

j'étais vraiment encouragée par l’attitude de la société civile, car, dès la première semaine j’ai reçu la visite de deux délégués de l’association nationale des importateurs et distributeurs de produits pharmaceutiques "ANIDPP" qui voulaient offrir un million de gourdes pour la relance des activités à l’HUEH. Je leur ai remercié en leur demandant d’attendre la nomination d’un directeur médical, pour que l’opération soit faite dans la transparente. La même semaine nous avons lancé une invitation aux partenaires financiers du MSPP et à cette réunion
le Dr Archange qui coordonnait le comité de diagnostic de l’HUEH a été invité à faire une présentation de ce document diagnostic qui prévoyait déjà des actions de redressement et même un budget. Trois millions de dollars américains était le montant à trouver pour, payer les dettes, réhabiliter certains espaces et garantir le fonctionnement régulier de l’institution pour le reste de l’exercice fiscal.

Après la présentation du Dr Archange, la parole fut accordée aux partenaires qui ont tous souscrit pour un appui technique et/ou financier à l’HUEH. L’ANIDPP a profité pour déclarer son offre d’un million de gourdes et les médecins de service de l’HUEH présents à la rencontre, ont décidé que ce montant devrait permettre la réouverture du service de dialyse, fermé depuis le début de la crise. L’ambassadeur de Taïwan souscrit cent mille dollars américain, la coopération française l’appui technique à la gestion, le Canada va nous offrir deux cent cinquante mille dollars en matériel, l’USAID une allocation de carburant sur plusieurs mois, l’OPS/OMS son inconditionnel appui en médicaments et la réhabilitation du service d’urgence. D’autres assistances vont venir par la suite.

Suite à cette première, Dr Archange fut invité à faire la même présentation à une réunion du comité d’urgence pour l’évaluation des méfaits de la crise politique sur le secteur. Laquelle réunion s'est tenue à la Représentation de l’OPS/OMS. À ma sortie de cette rencontre, j’ai abordé le Dr Archange pour lui dire : Docteur Archange, puisque vous maîtrisez si bien les problèmes de l’HUEH, que pensez vous de votre nomination au poste de directeur médical?

Il m’a répondu sans hésitation : merci pour la confiance madame la Ministre. Moi de mon côté, je me sentais réellement soulagée. Car le temps pour un nouveau directeur de réaliser son propre diagnostic, ferait un peu plus de tort à la population qui avait déjà trop souffert.

Qui est le Docteur Archange?

Dr Archange détient une maîtrise en administration hospitalière, il a travaillé à l’HUEH au titre de chef de service, il a dirigé d’autres hôpitaux du pays et au moment de la crise, il était un cadre de la Direction d’organisation des services de santé du Ministère de la Santé Publique la DOSS.
C’est à ce titre, qu’il a été désigné pour faire l’évaluation de l’institution qui a été fortement frappée par la crise politique.

Qu’en est il des promesses d’aide?

À l’investiture du Dr Archange, l’ANIDPP lui a remis en présence de la presse un chèque de un million de gourdes. Le Taïwan a acheminé au MSPP un chèque de cent mille dollars à l’ordre du Ministère de l’économie et des finances MEF, qui va le convertir et l’intégrer au budget de l’HUEH, le Canada a fourni du matériel comme promis, un consultant de la Coopération française a accompagné les responsables dans la relance des actions administratives. La Représentation de l’OPS/OMS continue son encadrement, elle a exécuté quatre vingt pour cent des travaux de modernisation du service d’urgence.

L’aide s’est multipliée y compris des fonds du trésor public. Le 12 mai 2004 à l’occasion de la journée des infirmières, le Président de la République a visité l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti, il a pris conscience de la situation désastreuse dans laquelle se trouvait les différents bâtiments logeant les services. Il a demandé au Ministère des Finances de réallouer les fonds programmés pour la commémoration de la fête du drapeau, soit douze millions de gourdes au profit de l’HUEH. A partir de ces fonds beaucoup de travaux furent réalisés.

C’est ainsi que nous allons aboutir à la cérémonie du 13 septembre 2005 au cours de laquelle furent inaugurés tour à tour : le nouveau service de dialyse, le nouveau service d’urgence, les travaux de réhabilitation de la médecine homme, la nouvelle morgue, les travaux de réhabilitation de la pédiatrie et la plante électrique de six cent cinquante (650) kilowatts.

Comment ne pas mentionner la réaction sans précédent de quelques personnalités de la société civile, qui, au lendemain de la nomination du Directeur médical, ont pris l’initiative de balayer elles-mêmes la cour de l’HUEH; et à leur départ elles ont remis au personnel de soutien du matériel de nettoyage. Ce geste traduit la volonté de ce secteur d’appuyer les efforts de tout responsable sérieux, afin de doter la population haïtienne et surtout la communauté universitaire d’un hôpital à la hauteur de sa mission.

Au cours des deux années de la transition 2004 - 2006, "l'HUEH" va connaitre un grand essor, qui, s'il était maintenu, devrait après le mandat du Gouvernement élu soit cinq années, remettre l'hôpital au rang d'un hôpital universitaire. Mais, c'est dommage. Les nouveaux dirigeants du pays et du Ministère de la Santé, n'ont pas su apprécier et exploiter les efforts qui avaient été déployés au niveau de ce centre hospitalier, de gestion difficile et délicate. Ainsi l'HUEH aujourd'hui, est revenu à la case de départ, au point d'entendre les responsables déconseiller la fréquentation de cet hôpital ou souhaiter sa fermeture. A qui incombe la responsabilité. en matière de gestion nous l'avions toujours dit la bonne personne doit être à la bonne place pour être efficace. Il faut éliminer la politique de petits copains, si on veut faire avancer le pays. c'est là le secret de la réussite.

Hôpital de l'université d'état d'Haïti 13 septembre 2005 une date à retenir

Discours du Ministre à l’occasion de l’inauguration des différentes rénovations de l’hôpital de l’université d’état d’Haïti le 13 septembre 2005.

Son Excellence Monsieur le Président de la République
Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement
Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique
Mesdames, Messieurs les Représentants des agences internationales
Monsieur le Directeur Général du MSPP
Monsieur le Directeur Médical de l’HUEH et son personnel
Chers confrères, chers collaborateurs
Distingués invités
Chers amis de la Presse
Mesdames, Messieurs,

Permettez moi de remercier d’abord, le Président de la République, non seulement pour avoir accepté de présider la cérémonie d’aujourd’hui malgré ses multiples occupations, mais aussi, pour avoir à travers les turbulences et les mouvances politiques, renouvelé en trois occasions successives sa confiance en ma compétence et mes expériences. Ce geste à mon endroit a surtout augmenté ma détermination et mon engagement à servir mon pays.

Excellence,

Au nom de tous ceux qui ont bénéficié, qui bénéficient encore, et qui bénéficieront du fruit de mon passage au Ministère de la Santé Publique et de la Population, je vous dis un grand Merci.

Mesdames, Messieurs,

L’évènement du jour revêt une grande signification, car il marque le triomphe de la solidarité. En effet, si nous sommes réunis ce matin pour fêter, pour manifester notre contentement de voir augmenter les capacités de prise en charge de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, c’est grâce à un large partenariat entre des institutions et des pays amis qui croient en la nécessité de travailler au bien être du Peuple Haïtien.

Nous allons tour à tour inaugurer l’agrandissement et la rénovation des Services d’Urgence, de la Dialyse, de la Pédiatrie, et finalement nous visiterons la Morgue.

La réhabilitation du Service d’Urgence, qui aujourd’hui, répond aux normes d’un service moderne a été rendue possible grâce à un financement octroyé par trois (3) partenaires dont:

La Représentation de l’OPS ∕ OMS pour un montant de 2,242,729.00 gourdes
La US South COM pour un montant de US 105,000.00.
Et la OAVCT pour une contribution de 150,000.00 gourdes

Finalement le trésor Public a financé à hauteur de 1,173,441.72 la finalisation des travaux et l’acquisition des mobiliers.

La réhabilitation du Service de Médecine Interne, section des hommes, a bénéficié d’un apport de US 100,000 du gouvernement Taiwanais.
Et le Trésor Public a fourni un complément de 2,467,905.24 gourdes.

La création du Service de Dialyse a été financée complètement par le Trésor Public pour un montant de 5,470,755.16 gourdes incluant la construction et l’acquisition des équipements et mobiliers.

Il convient de signaler qu’une génératrice de secours de 20 KW a été offerte à ce service par la Communauté Haïtienne de New-York et de New Jersey

La réhabilitation du Service de Pédiatrie est un don du Gouvernement du Japon pour un montant de 3,925,341.00 gourdes.

La Morgue a été financée par le Trésor Public pour un montant de 1,037,123.16 gourdes.

Aujourd’hui l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti peut se réjouir d’être à l’abri des coupures intempestives du courant électrique si ennuyeux pour son bon fonctionnement, grâce à la générosité de la US South Com qui a mis à sa disposition une génératrice de 650 Kilowatts.

Excellence,

Peut-on passer sous silence, votre sens du devoir et votre altruisme, quand, à l’occasion de la commémoration de la fête du drapeau de 2004, vous avez décidé que les douze millions de gourdes prévues pour les festivités, soient de préférence allouées à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Ce montant a contribué au financement des différents travaux que nous venons de mentionner, et d’autres encore tels :

La réhabilitation du laboratoire qui est en cours d’exécution;
Des interventions mineures au niveau de la chirurgie et de la Résidence des Médecins aux fins de les rendre plus attrayants pour ceux et celles qui les fréquentent; et finalement deux contrats ont été passés avec deux firmes, l’un pour la réparation de l’ensemble des appareils du service de radiologie et des Salles d’opération de l’hôpital pour un montant de quarante mille (40,000.00) dollars américains pièces de rechanges incluses; le deuxième pour l’implantation d’un système de gestion informatisée, qui permettra un meilleur contrôle des ressources humaines, matérielles, financières et des médicaments, pour un montant de trente quatre mille cinq cent soixante (34,560.00) dollars américains.

Tous ces investissements mentionnés ne pourraient garantir la disponibilité des soins pour la population sans la présence des ressources humaines et la collaboration de toutes les catégories du Personnel. On a toujours tendance à répéter qu’il y a pléthore d’employés à l’HUEH. Une évaluation minutieuse des ressources humaines a permis aux responsables de corriger beaucoup d’irrégularités. Cependant le manque de ressources humaines techniques, personnel médical, et paramédical, personnel de nursing est frappant. Aussi dans le cadre du programme de renforcement institutionnel entrepris par le Ministère à tous les niveaux, quarante (40) nouvelles infirmières ont été engagées sur contrat depuis environ deux (2) mois pour améliorer la qualité des soins dans cet hôpital.

A ce compte nous devons signaler les efforts et même la détermination du staff des services de Médecine Interne et de l’orthopédie pour relever le plateau technique. De ce fait, un plan d’action a été élaboré par les services eux mêmes. La Médecine Interne a été alors retenue pour servir de modèle aux autres services.

Ce tableau nous donne l’impression que tout est rose. Qu’on ne se m’éprenne pas, car il reste du chemin a parcourir. Sans perdre de temps, nous allons entamer la réhabilitation des salles de médecine interne, section des femmes et du bloc chirurgical, de même les études pour la réhabilitation des services d’urologie et de dermatologie seront bientôt lancées.

Le dysfonctionnement de la Maternité reste pour nous une préoccupation majeure dans un contexte où la réduction de la mortalité maternelle représente la première priorité du Ministère de la Santé Publique et de la Population.

Excellence,

Encore une fois, j’aurai besoin de votre appui pour mettre de l’ordre à la maternité. Il est nettement impensable que des femmes qui arrivent pour un accouchement, soient systématiquement référées à la maternité Isaïe Jeanty et que les tours de garde des résidents cessent à partir de 7-8 heures du soir dans un hôpital Universitaire.

Oui, j’aurai besoin de votre compréhension, car certains comme d’habitude, brandiront l’arme de la grève et d’autres prendront les rues. Il est inacceptable qu’un petit groupe de privilégiés prennent en otage le plus grand centre hospitalier du pays, en faisant souffrir toute une population. La grève sans motif du personnel et le renvoi systématique des patients on ne sait où, sont deux comportements similaires et irresponsables. Nous sommes décidés à mettre tout en œuvre pour faire cesser ces pratiques malhonnêtes et meurtrières.

Avant de conclure mes propos de circonstance, je voudrais réitérer au directeur médical, à l’administration de l’hôpital, à tous les chefs de service et aux personnels soucieux de leur responsabilité, la volonté du Ministère de la Santé Publique et de la Population de les accompagner dans ce combat si difficile pour changer le cours des choses, pour faire de l’HUEH un vrai hôpital universitaire, pour enfin redonner à cette institution son prestige d’antan.

A tout popilasyon an, nou vle raple, ke lopital la se pa yo, fòk yo veye sou li, fòk yo kolabore, ak pèsonèl ki genyen konsyans yo, pou yo fè lopital yo a vinn chak jou pi bèl, pou l’ bay bon jan sèvis, pou tout moun e sitou, sila a yo ki pi pòv yo.

Mesdames, Messieurs,

Pour finir, je veux au nom du Gouvernement de la République et au nom du Ministère de la Santé Publique et de la Population, exprimer toute ma gratitude envers les institutions et les Pays amis qui ont contribué à rendre possible cette fête. Je félicite aussi les firmes de construction qui ont conduit avec art et habileté les différents chantiers.

A vous tous qui êtes venus rehausser l’éclat de la journée et d’une façon spéciale à la Presse qui nous accompagne depuis deux jours, j’adresse mes sincères remerciements.

Chers amis HUEH continue de compter sur votre appui pour mieux desservir la population.

Merci pour votre attention, à bientôt

jeudi 23 octobre 2008

L’hôpital de l’université d’état d’Haïti « HUEH » un imbroglio!

Qui peut diriger un hôpital? Qui doit diriger un hôpital?

Ce sont les questions que l’on se pose souvent face à l’imbroglio dans lequel se trouve aujourd’hui plongé l’HUEH.

J’ai fréquenté l’hôpital de l’université d’état d’Haïti vers les années 60, à l’époque j’étais étudiante. L’hôpital avait un administrateur non médecin, qui était l’autorité permanente, la direction médicale assurée par un médecin chef de service était tournante chaque deux mois. C’était l’époque florissante de l’hôpital, époque où cette institution était en mesure de jouer pleinement son rôle de centre de formation. Les produits qui en sortaient, médecins et infirmières étaient très recherchés partout dans le monde pour leur grande formation académique et leur niveau élevé de pratique. Ils étaient surtout très respectés de la société haïtienne. Ils faisaient la fierté du pays.

À entendre cela, on aurait tendance à croire que les médecins ne peuvent vraiment diriger l’hôpital, comme le dit le commun des mortels. Mais aussi, nous voulons souligner à l’époque, la présence constante des religieuses qui assuraient le rôle de super intendance. Elles étaient sur place dans les différents services de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Qui peut oublier sœur Lucia, sœur Anne Marie pour ne citer que celles là. C’étaient des personnes qui avaient consacré leur vie, leur temps pour le bien être des malades.

Je me rappelle, un jour, au cours de mon internat, parlant à l’une des religieuses étrangères, je lui dis avec une note de fierté : ma sœur je suis haïtienne, elle m’a répondu quel âge avez-vous docteur? J’ai dit vingt cinq ans ma sœur, elle m’a répondu : je suis plus haïtienne que vous car j’ai vingt six ans au pays.

Depuis le renvoi des religieuses en 1991, l’hôpital traverse des moments inexplicables. On dirait qu’il s’agit d’une institution non dirigeable. De tout cela, le grand drame c’est qu’on a l’impression parlant de l’HUEH, même les dirigeants du pays l’assimile à un simple hôpital pour les pauvres et les démunis. On oublie qu’il s’agit d’un centre de formation. Les médecins qui évoluent dans les principaux hôpitaux et centres privés du pays, passent par l’HUEH pour leur formation, et que, personne ne peut donner ce qu’il n’a pas reçu. À ce titre, tout dirigeant sérieux doit se faire le devoir d’accorder à l’HUEH toute l’attention qu’il mérite, en lui dotant des ressources à la dimension de sa vocation.

Quant à l’organisation de ce grand centre hospitalier multi pavillonnaire, comptant 700 lits, plusieurs schémas ont été proposés dans le temps, le plus recommandé est celui qui consiste en la décentralisation administrative des services en vue de faciliter la tâche de l’administration par un meilleur contrôle. Ce schéma qui avait permis durant la période 2005- 2006, une amélioration significative de la situation de l’hôpital devrait à la longue redonner à cette institution son prestige d’antan, moyennant l’assignation de ressources nécessaires.

Aujourd’hui l’HUEH compte cinq directeurs assistés d’un conseil d’administration de vingt et un membres. Mais, dans l’administration, ce n’est pas le nombre qui est le plus important, il faut toujours placer la bonne personne à la bonne place et éviter les jeux de petits copains. Trop souvent on ignore ou bien on fait semblant d’ignorer que la gestion est une discipline spécialisée que l’on apprend.

La situation de l’HUEH me préoccupe au premier plan, car je me demande perplexe quelle appréciation fera t-on dans quinze ans, dans vingt ans du diplôme délivré par la Faculté Médecine de l’UEH. Je souhaite que les dirigeants du Ministère de la Santé, de l’Université d’État se ressaisissent et qu’ils prennent les choses au sérieux.

Sur ce nous prenons plaisir à rappeler pour nos lecteurs les principales qualités d’un directeur d’hôpital qu’il soit médecin ou pas.

Qualités d’un directeur d’hôpital

Formation : le directeur doit avoir une formation en gestion administration et préférablement des connaissances en gestion financière

Personnalité : le directeur doit être aimable capable de gagner la confiance des employés et des malades

Esprit de service : le directeur doit être disponible pour le personnel et pour les malades, prêt à entendre leurs doléances et leurs suggestions.

Imagination : le directeur doit être capable d’affronter les situations difficiles afin de rassurer son personnel et même leur transmettre son enthousiasme.

Esprit d’initiative : le succès des actions est souvent lié à l’attitude critique qui permet de changer les vieilles pratiques et d’améliorer les services fournis.

Autorité : le directeur doit avoir l’habilité pour transmettre les instructions à ses subalternes en leur faisant comprendre que ce n’est pas une tâche mais plutôt un privilège de réaliser l’activité

Connaissance de la nature humaine : chaque personne possède ses forces et ses faiblesses, le directeur doit pouvoir évaluer son personnel et placer la bonne personne à la bonne place

Diplomatie : le directeur doit agir avec tac et discrétion toutes les fois qu’il s’agisse de traiter des relations humaines en utilisant le ton et le langage approprié

Décision : le directeur doit prendre la décision de mettre en place un système d’organisation et le défendre malgré les obstacles

Patience : le directeur doit être conscient que les changements peuvent être difficiles à réaliser qu’il vaut mieux prendre du temps au lieu de précipiter les actions et de la sorte rendre les effets négatifs plus importants

Loyauté : le directeur doit être loyal avec lui-même, de façon à asseoir le prestige de l’institution et le sentiment de sécurité chez les patients

Stabilité émotionnelle : un caractère irritable et agressif est incompatible avec un directeur dans un hôpital, seul les patients et leur famille peuvent être irritable et agressifs

Sens de l’humour : les employés les patients et leur famille doivent voir dans le directeur un personnage accessible

Équité : le directeur doit être capable d’écouter les autres et de trancher les cas de façon équitable

Capacité d’accepter les critiques : le directeur doit savoir que nul n’est parfait. Il doit être capable de reconnaître ses faiblesses et d’accepter les critiques positives

Capacité de guider : le directeur doit être capable de se pencher sur tous les problèmes de ses employés, leurs problèmes personnels et ceux relatifs au travail.


Il est difficile de réunir toutes ces qualités dans un même personnage, pour cela le bon directeur est celui qui ayant pris connaissance de ses forces et de ses faiblesses, s’évalue et se fixe des objectifs d’amélioration de sa performance. .