vendredi 26 août 2011

RÉFLEXIONS CITOYENNES

LE REPORT DE LA RENTRÉE SCOLAIRE 2011
Réactions du Dr Josette BIJOU

Dans ma lettre ouverte au Président de la République, je n’avais pas mis l’accent sur le report de la rentrée scolaire, la raison était la suivante : l’objectif que je poursuivais, était plus noble et plus ambitieux, il s’agissait d’attirer l’attention du Président de la République sur un sujet relevant de sa priorité, afin de porter l’équipe présidentielle à se mettre au travail avec plus de sérieux, en s’ouvrant dans la transparence, aux membres du Gouvernement démissionnaire qui disposent de toutes les informations et à d’autres personnalités du monde éducatif, afin de fixer les mécanismes permettant d’offrir une assistance financière aux parents économiquement faibles, ainsi qu’aux écoles qui se retrouveraient après évaluation en difficulté pour leur fonctionnement.

En un mot, disons que la rentrée des classes peut être reportée en janvier, la majorité des parents seront toujours en grande difficulté. De la sorte, je demeure très préoccupée. Il est vraiment question pour les concernés de poser sans perdre de temps la problématique de cette rentrée scolaire, qui s’annonce catastrophique et trouver ensemble des solutions appropriées.

Peut être que le Président de la République a trouvé, que, le temps lui manquera pour une telle opération, il a décidé de reporter au 3 octobre la rentrée des classes. Toujours dans mon souci d’accompagner le peuple haïtien et les dirigeants qui le veulent, je me suis mise à réfléchir sur les préoccupations exprimées par certains citoyens concernant d’abord la réduction du nombre de jours de classes par rapport aux normes internationales.

La rentrée des classes fixée au 3 octobre, nous donne un déficit de 20 jours, je pense qu’il est possible de les combler de la façon suivante. Dans un dialogue entre les dirigeants, les associations de professeurs et de directeurs d’école, .on pourrait éliminer certains jours de congé. Dans cet ordre d’idée, nous avons fait cet exercice.

Proposition de calendrier scolaire Exercice 2011 – 2012

Ouverture des classes le 3 octobre 2011, comme il est annoncé, selon l’accord trouvé entre la Présidence et le Ministère de l’Éducation Nationale.

Le premier trimestre

Du 3 octobre au 29 décembre avec pour congé les 23 et 26 décembre 2011.

Les vacances de décembre s’étendront du 30 décembre 2011 au 4 janvier 2012

Le deuxième trimestre

Du 4 janvier au mercredi saint avec 1 jour de congé le mercredi les centres. Les écoles fonctionneront jusqu’au vendredi avant le carnaval.

Les vacances de Pâques du jeudi saint au mardi de Pâques

Le troisième trimestre

Du mardi de Pâques au 30 juin avec 1 jour de congé le 18 mai

De la sorte on récupère les 20 jours de classe compris entre le 12 septembre et le 3 octobre.

Le 17 octobre, mort de Dessalines, toutes les écoles dans toutes les classes prendront une heure pour parler aux enfants de Dessalines de l’importance de l’union entre Dessalines et Pétion pour notre Indépendance. Le reste de la journée les cours se déroulent normalement.

Le 18 novembre bataille de Vertières, le même geste on parlera aux enfants de l’importance de Vertières et des héros de l’Indépendance pendant une heure.

Le 1er mai jour du travail et de l’agriculture, on leur parlera de l’importance de l’agriculture et du travail dans le développement de notre pays, pendant une heure.

Concernant les fêtes religieuses que nous proposons d’éliminer il s’agit du 1er et du 2 novembre, les écoles catholiques pourront toujours célébrer une messe le matin de 7 à 8 heures et avoir les cours régulièrement le reste de la journée.

Ascension et la fête Dieu, seront célébrées le dimanche qui suit, comme dans d’autres pays, par exemple le Canada.

Le Ministère de l’Éducation Nationale veillera à ce que toutes les écoles respectent l’horaire officiel et terminent les cours au plus tard le 30 juin, pour permettre à la rentrée 2012 de se faire en septembre. Car, il est tout à fait anormal de demander à un parent haïtien, dans la situation économique actuelle du pays, de payer le mois de juillet et de recommencer en septembre. Comme il a été cette année.

Maintenant, à ceux qui parlent de manque à gagner pour les professeurs et les directeurs d’écoles qui avaient déjà préparé leur budget, nous avions déjà suggéré que l’équipe présidentielle rencontre les associations des écoles privées qu’elles soient lucratives ou non lucratives et voir comment aplanir certaines difficultés. Le moment est difficile. La majorité des parents sont dans le désarroi total, ils attendent la manne promise par le Président de la République, lors de sa campagne.

Certains diraient, peut être, pourquoi tant d’intérêts à l’Éducation de la part d’un médecin que je suis? À tous ceux là je réponds : qu’il s’agit pour moi d’apporter ma modeste contribution au dénouement de la situation un peu chaotique que vivent beaucoup de parents haïtiens avec cette rentrée des classes.

Sur ce, je remercie et je félicite les média haïtiens pour la grande diffusion qu’ils avaient faite de ma lettre ouverte au Président de la République. Recevez chers compatriotes, mes patriotiques salutations.

Dr Josette BIJOU


mardi 23 août 2011

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT MICHEL JOSEPH MARTELLY

UN CRI DU COEUR



Monsieur le Président, s’il est vrai que la santé est le moteur du développement, l’éducation est la clef qui ouvre la porte du développement. En ma qualité de citoyenne engagée, de femme politique, de chrétienne, j’avais fait mienne votre idée de faire de l’éducation la première priorité de votre agenda politique. Aussi, après des réflexions profondes, j’avais accepté d’abandonner la lutte pour l’annulation de la mascarade du 28 novembre, pour endosser votre candidature aux élections du 20 mars. Comme je n’ai jamais manqué de vous le dire, cette décision se justifiait par mon grand désir et mon devoir d’accompagner le peuple haïtien, en particulier mes partisans et sympathisants et vous permettre de réussir votre mandat pour le plus grand bien de ce peuple particulièrement les plus faibles et les exclus.
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Aujourd’hui Monsieur le Président, préoccupée par la situation économique de mon pays, je me vois dans l’obligation de me faire le porte parole des centaines de milliers de parents et d’enfants, qui, chaque jour sollicitent mon intervention d’une manière ou d’une autre sur la question de la prochaine rentrée scolaire. Je m’excuse si, trop proche des exclus et des couches défavorisées du pays, je me trouve dans l’impossibilité de vous dire comme beaucoup d’autres : « Vous êtes sur la bonne voie ».

Monsieur le Président, encore une fois, je vous le répète je veux votre réussite, car, ce sera la réussite du pays et celle de la démocratie. L’heure ne peut être à la flatterie, nous devons dire la vérité comme elle est, c’est la voie réelle du succès. Nos intérêts sont et doivent être les mêmes. Nous avons un pays à sauver, un peuple à sortir de la misère. Je sais que vous êtes un croyant. Si Dieu nous recommande la pauvreté, il condamne par contre la misère. Rappelez vous bien la Bible, Jésus Christ a non seulement enseigné à ses disciples, il a nourri les affamés, il a guéri les malades et les estropiés. Aujourd’hui il nous commande de refaire ces mêmes gestes. Nous serons jugés sur notre attitude vis-à-vis de la misère du peuple haïtien.

La prochaine rentrée scolaire sera votre plus grand test. Il faudra le réussir. Cela n’a rien à voir avec un Gouvernement démissionnaire et/ou un nouveau Gouvernement qui tarde à venir. La rentrée des classes ne peut pas attendre. Déjà, il est même trop tard pour parler de réouverture en septembre.

De plus, Excellence, il est grand et noble de parler des enfants des rues, qui méritent toute notre attention par une prise en charge intégrale. Mais évitons toute attitude démagogique. Je vous suggère de vous pencher également en bon père de famille, en Chef, d’un État appauvri par diverses catastrophes : inondations, incendies, séisme, épidémie, sur le sort des enfants déjà scolarisés, qui, pour des raisons économiques ne pourront pas reprendre le chemin de l’école en septembre prochain.
A vous dire vrai, ils sont légions. J’ai été contacté par des directeurs d’école à but non lucratif, qui se demandent, s’ils ne vont pas fermer boutique en septembre. Alors qu’il y a un déficit de salles de classes dans le pays.

Monsieur le Président, je sais que vous avez dans vos rangs des personnes bien avisées dans le domaine de l’éducation. Toutefois, je prends la liberté de vous faire les recommandations suivantes :

Faire une évaluation de la situation financière au niveau des écoles privées congréganistes et laïques, sur toute l’étendue du territoire national,
Envisager comment aider ces écoles et les parents des élèves en difficulté financière,
Au niveau des écoles nationales supprimer au moins pour cette année les frais scolaires, en attendant un vrai débat sur la question de l’éducation
Evaluer avec le MENFP la situation des enfants de la 6è année fondamentale qui n’ont pas pu participer aux examens officiels pour des raisons financières (impossibilité de retirer leur fiche). Si le nombre est important, solliciter une reprise de ces examens.
Garantir comme par le passé la subvention des livres et du matériel scolaire pour les neuf (9) années du fondamental
Fournir au moins deux (2) uniformes à chaque enfant des écoles nationales
Résoudre le problème des arriérés de salaire des professeurs
Faire fonctionner les cantines scolaires dans les écoles publiques et les écoles privées non lucratives si possible.
Former une commission spéciale pour étudier, planifier et mettre en œuvre le programme de scolarisation des enfants de rues

Votre équipe doit se mettre au travail rapidement, septembre c’est demain, si nécessaire élargir le cadre sur d’autre personne qui connaissent la situation et qui sont proches des couches défavorisées. Actuellement les enfants de la classe aisée du pays en majorité fréquentent une école internationale ou sont envoyés à l’étranger. C’est la réalité, ne vous illusionnez pas.

Espérant que ces quelques réflexions et suggestions trouveront une oreille attentive, je vous remercie bien sincèrement Monsieur le Président, au nom des parents et des enfants qui comptent sur mon intervention pour reprendre le chemin des classes cette année.

Je vous prie Excellence, de recevoir avec mes remerciements mes patriotiques salutations


Dr. Josette BIJOU M.D.