dimanche 30 août 2009

HAITI SOCIETE

DISCOURS PRONONCÉ A LA GRADUATION D'UNE PROMOTION DE JEUNE FORME EN RESTAURATION AU CEPFHA
"Centre d'Education et de Promotion de la Famille Haïtienn"

Madame la Directrice du CEPFHA,
Cher compère,
Mesdames,
Messieurs,

La réduction de la pauvreté est l’un des objectifs de développement du Millénaire. Elle en est d’ailleurs, le premier. Souvent on a tendance à croire que la pauvreté consiste en un simple manque ou l’absence d’argent.

Vu sous l’angle du développement, la pauvreté est plutôt intimement liée au manque ou à l’absence des opportunités.

Nous savons tous que l’éducation est l’unique moyen d’acquérir des opportunités. Fort de cela on ne peut rêver cette réduction de la pauvreté sans considérer l’éducation à tous les niveaux primaires secondaires universitaire et professionnelle

Mesdames Messieurs, ceci dit, vous comprenez ma joie de me retrouver ce matin au milieu de ces 60 jeunes venus d’horizons divers, apaiser leur soif du savoir. Vous devinez mon bonheur d’être non seulement participante à cette cérémonie, mais surtout de jouir de l’honneur d’être la marraine de promotion. Ginette je te remercie bien sincèrement pour cette nouvelle marque d’affection.

Chers filleuls,

Durant six mois, vous avez parcouru un cycle de formation en restauration, un domaine prometteur pour notre chère Haïti, qui veut se refaire une place dans le monde du tourisme.

Aujourd’hui vos efforts sont couronnes de succès vous allez partir la tête bien faite et bien pleine, l’esprit et le corps totalement disposés à mettre les compétences acquises au service de votre communauté. Notre pays est réputé pour sa cuisine au goût exquis, ses produits organiques tant recherchés à travers le monde et un peuple des plus accueillant capable d’attirer des visiteurs.

Cependant, vous devez être réaliste, vous rentrez dans un monde compétitif, la discipline est de rigueur, elle est la clef du succès. À un moment où les jeunes sont tous inquiets de leur avenir, vous, ne dites jamais comme tant d’autres, je suis découragé, je n’ai pas trouvé de travail. Vous avez à votre portée, toutes les ressources nécessaires pour vous créer du travail.

Seul la tache peut vous paraître difficile et même impossible, mais unis en association, en société, en mutuelle sous les regards éclairés de votre directrice, votre parrain et votre marraine, vous pouvez comme beaucoup d’autres devenir investisseur et créer du boulot pour d’autres jeunes.

Vous unir, oui, est une obligation, elle sera pour vous la meilleure stratégie pour mettre à l’épreuve la volonté de tous ceux ou celles qui parlent d’intégration des jeunes dans le développement économique du pays. N’hésitez pas de prendre des risques. Vivre est déjà un risque en lui-même. A ce compte à la demande de la directrice du CEPFHA, je vais vous faire un témoignage de mes expériences professionnelles. ……

Ainsi, chers filleuls, vous comprenez avec moi que la société ne fait jamais de cadeaux. La discipline et le sens du devoir doivent constituer votre boussole dans les bons comme dans les moments difficiles. Alors, et alors seulement vous ferez la différence et votre marraine en sera fière. Montrez vous courageux et généreux. N’hésitez pas à partager vos connaissances avec tous ceux qui l’auront sollicité. Soyez des femmes et des hommes au grand cœur, avide de nouvelles connaissances, la route de la réussite est longue, mais, le succès est toujours au bout du chemin.

Maintenant, permettez que j’adresse mes félicitations à la directrice Fondatrice du CEPFHA, mon amie personnelle, le docteur Ginette Rivière Lubin pour son courage et sa détermination à servir son pays, en particulier, les jeunes femmes et ceci sans discrimination de genre. La présence de quatre garçons dans le groupe en témoigne.

Je veux aussi remercier au nom de mes filleuls et en mon nom propre, tous ceux et celles qui ont contribué à rendre possible l’évènement du jour : parents, amis, donateurs et professeurs.

Chers filleuls

Avant de terminer, je formule à votre endroit les voeux de succès dans toutes vos entreprises. Je vous rappelle la lourde responsabilité que vous avez de contribuer à l’organisation de vos communautés dans le domaine qui vous concerne la restauration.
Bonne chance. Que Dieu vous garde et que l’Esprit Saint vous comble de tous ses dons.

Je vous remercie.

mercredi 22 juillet 2009

UNE NOUVELLE VISION POUR HAITI

UNE VISION POUR HAITI

Il est 22 juillet, 0 heure 30, après avoir écouté l’émission “Vision 2000 à l’écoute parlant des dernières élections sénatoriales, je ne puis m’empêcher de réfléchir sur l’avenir de mon pays. Un pays que j’aime beaucoup, un pays qui m’a tout donné, un pays qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Chers internautes je veux partager avec vous ma vision de mon pays. Contrairement a ceux qui répètent il faut une autre Haïti, moi j’ai des reserves sur ce slogan. Apres 1986, ceux qui ont pris le pouvoir et qui nous ont conduit ou nous sommes aujourd’hui, disaient qu'il faut tout changer. De la sorte ils ont essaye de faire le contraire de ce qui se faisait avant sans un minimum de discernement.

Comment oublier le chambardement de l'hopital de l'universite d'Etat d'Haiti par le renvoi des religieuses et de tous les grands professeurs qui avaient forme tant de generations de medecins. Moi je dis que les haitiens de l'interieur et de l'exterieur doivent se mettre ensemble pour faire le miracle haïtien. Contrairement a ce que croient nos dirigeants il n'est pas donne seulement a Dieu de faire un miracle. parfois Dieu choisit la main d'un homme pour faire son miracle.

Voici ma vision pour mon pays :

« En 2021 Haïti redevient la Perle des Antilles, un coin de terre ou il fait bon de vivre, un pays moderne, libéré de toutes les souillures, ayant a sa tête un Etat démocratique, hiérarchisé, respectueux des principes de bonne gouvernance, soucieux de sa souveraineté et du bien être de tous ses citoyens. »

Haïti redevient la Perle des Antilles, un coin de terre ou il fait bon de vivre = Un pays paradisiaque, sans violence, sans insécurité, sans misère, sans exclusion.

Un pays moderne = un pays ouvert sur le monde sans aucune crainte, grâce au développement de nouvelles technologies. L’instauration d’une vraie reforme de tous les secteurs.

Libéré de toutes les souillures = Un Pays libéré de la corruption, de la médiocrité, de l’exclusion, de l’insécurité, de l’ingérence et des bottes étrangères. La défense des droits des haïtiens violés en terre étrangère devient une priorité.

Un Etat démocratique hiérarchisé = la fin du pouvoir autocratique, l’instauration de la vraie démocratie.

Respectueux des principes de bonne gouvernance = la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat. L’instauration de la décentralisation.

Soucieux de sa souveraineté et du bien être de ses citoyens = la désoccupation du sol, le respect des droits civils et politiques de tous les citoyens. La redéfinition de sa politique diplomatique en vue de protéger les haïtiens vivant en terre étrangère quelque soit leur condition de migration.

samedi 18 juillet 2009

Appui au renforcement institutionnel

Depuis environ deux mois je travaille au renforcement de l'association de sante publique d'Haiti "ASPHA" une association qui a pour mission de :

Travailler au developpement de la sante publique dans le pays.

c'est une nouvelle facon pour moi de me mettre au service de mon pays.

Apres avoir mis de l'ordre au niveau du bureau de l'association qui se trouvait dans un piteux etat, je me prepare a offrir l'aide de l'ASPHA au Ministere de la sante publique pour relever le niveau d'un departement sanitaire. Nous avons opte pour les Nippes puisque l'association avait pris naissance dans les Nippes, a Madian petite localite de la commune de Petite Riviere de Nippes. Une lettre d'intention est deja preparee il reste a discuter avec les responsables et obtenir leur adhesion. nous esperons qu'ils se montreront ouverts a notre proposition pour le plus grand bien de la population de ce departement le plus depourvu en matiere de services publiques puisque le dernier ne des departements geographiques.

a suivre

dimanche 5 avril 2009

ERADICATION DE LA TUBERCULOSE

LA TUBERCULOSE UN PROBLEME DE SANTE PUBLIQUE

L'éradication de la Tuberculose est prévue pour 2050, en 2009 où sommes nous en Haïti ? où sont passés les engagements pris par le Gouvernement haïtien en 2000 au sommet des Nations Unies de faire baisser considérablement l'ampleur de la maladie en 2015? échéance des objectifs de développement du Milénaire. Aujourd'hui nous nous contentons de dire que Haïti n'atteindra pas les objectifs du Milénaire.

En 2006, dirigeants et travailleurs de santé en présence de tous les concernés partenaires et amis, communauté internationale et représentant des malades ont renouvelé les engagements en faveur de la lutte contre cette pathologie. Voici les propos prononcés ce 24 mars 2006 à l'occasion de la commémoration de la journée.


Mesdames, Messieurs,

Ann mete men pou nou derasinen tibèkiloz se tèm jounen mondyal tibèkiloz lane 2006 lan. Kote, pwofesyonèl nasyonal, kominote entènasyonal, sosyete civil nou reyini maten-an pou nou reflechi sou gwo deklarasyon sa-a.

Aujourd’hui des centaines de milliers de personnes à travers tous les pays du monde veulent agir pour la vie, en faveur d’un monde libre de tuberculose.

En effet, depuis le 24 mars 1882 date à laquelle Robert Kock présenta au monde scientifique le résultat de ses recherches, confirmant la découverte du mycobacterium tuberculosis comme agent causal de la tuberculose chez l’homme, la science a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. Comme, la découverte de la streptomycine vers les années 40, l’institution de la polychimiothérapie au cours des années 50 et plus près de nous l’application de la stratégie DOTS dans les années 90.

Actuellement, le phénomène le plus marquant, c’est la conjugaison des efforts de toutes les nations concernées, réalisant un mouvement global orchestré par l’OPS/OMS, le Partenariat STOP TB et l’Union Internationale contre la TB et les maladies respiratoires. Ce coude à coude de tous les états constitue une levée de bouclier mondiale contre l’ennemi commun qu’est la tuberculose.

Aucun pays, aucun peuple ne se sent seul dans la lutte. Chez nous en Haïti cette volonté de conjuguer nos efforts nous a conduit à initier une action insulaire contre la tuberculose qui s’est soldée, il y a environ une année par la signature d’un accord binational pour lutter contre ce fléau sur l’île d’Haïti par une prise en charge adéquate de nos compatriotes vivant hors de nos frontières.


Mesdames Messieurs,

En Haïti, le défi auquel nous faisons face est de taille. En effet chaque année plus de 25,000 nouveaux cas dont environ 12,000 sont contagieux nous arrivent, sans évaluer la co-infection TB-VIH qui ajoute son poids à ce fléau.

Le pays a vraiment besoin de l’effort concerté de tous ses fils et de tous ses amis pour affronter cette situation. En cette occasion, je félicite le courage de tous les prestataires qui se sont montrés dévouer à cette noble cause. J’encourage tous les malades à apporter leur contribution dans la lutte par leur fidélité au traitement et leur témoignage des bienfaits de la thérapie afin de convaincre les plus sceptiques à se faire soigner.

En dépit de la gratuité du diagnostic et du traitement, nous savons qu’il existe des barrières tant culturelles que géographiques. A ceux qui doivent encore surmonter ces difficultés pour accéder aux soins je leur demande de ne pas perdre espoir, car le Ministère de la Santé aux côtés de ses partenaires veut œuvrer pour que chaque tuberculeux sans discrimination ait accès au traitement. Ce cri s’étend à nos frères vivant au-delà de nos frontières en République Dominicaine.

Par la commémoration de cette journée mondiale 2006 sous un thème exprimant tant notre volonté et notre détermination, nous nous engageons à poser des actions précises et correctes pour améliorer le sort de nos frères frappés par la maladie et en proie à des difficultés sans nombre découlant de la situation socio-économique de notre pays.

En prenant cet engagement, nous comptons pour le tenir, sur la coopération de nos amis internationaux, sur des partenariats sûrs et sincères, sur le courage de nos cadres et de nos prestataires à continuer le travail.

Dans ce contexte de compréhension et de soutien mutuel, nous allons ensemble poursuivre les objectifs de développement du millénaire et notre effort contribuera à réduire valablement le poids de la tuberculose dans le monde vers l’année 2015 et à obtenir son éradication vers 2050.

Mesdames Messieurs,

C’est avec beaucoup d’émotion que je salue la présence dans cette enceinte de tant d’amis du Ministère de la Santé, je veux citer les Représentants de l’OPS/OMS de l’USAID, de l’ACDI, de la Coopération Française, de la MSH, du Fonds Mondial.

Je me réjouis également de la compagnie de mes collaborateurs et partenaires locaux ou nationaux, la Fondation SOGEBANK, ICC-CAT, CDS, CARE-HAITI, MARCH, Zanmi Lasante, HAS, GHESKIO, AOPS, FHI.

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population s’estime heureux d’entretenir avec vous, chers amis, une coopération tant utile que fructueuse pour le contrôle de la tuberculose dans notre milieu.

Je veux également saluer avec une note de fierté le dévouement inconditionnel des Directions départementales, des Coordonnateurs de Programme et de tous les cadres du Ministère dans leurs efforts soutenus pour fournir au programme national de lutte contre la Tuberculose (PNLT) l’énergie nécessaire à son exécution et à son succès. Le défi est grand, mais la volonté de vaincre est plus forte. Un grand vouloir engendre un grand pouvoir.


Mesdames messieurs

Je me situe vers les années 90 où j’ai eu l’occasion d’assister à la préparation et la mise en oeuvre du premier programme national de lutte contre la tuberculose. En quinze ans nous avons parcouru du chemin, nous avons abattu des sentiers. Ce programme a connu des périodes de succès et de déclins. Aujourd’hui nous pouvons nous enorgueillir de notre ténacité.

Comment parler de cette période dans l’histoire de la tuberculose sans avoir une pensée spéciale pour cette personne spéciale, ce dévouement sans pareil, ce don de soi, cette noblesse de cœur, celle qui a su comme lui, donner sa vie pour ses frères. Je veux parler du Docteur Iderle Célestin.

Aussi pour témoigner notre reconnaissance envers cette belle figure de la médecine haïtienne, ce personnage inoubliable, et pour mieux perpétuer sa mémoire, je propose à l’assemblée que le laboratoire de mycobactérie du laboratoire national de santé publique d’Haïti porte désormais le nom du Dr Iderle Célestin.
Pour finir mes propos, je suis vraiment reconnaissante envers tous ceux et celles qui durant les deux années de la transition ont contribué techniquement et financièrement à la relance du programme national après ses trois années de déclin. Un merci spéciale à l’USAID à travers la MSH qui nous avait facilité la réouverture du laboratoire de contrôle de qualité, merci à l’OPS/OMS pour son accompagnement et finalement merci au Fonds Mondial. Je remercie également les amis et partenaires qui ont contribué à la réussite de cette journée. J’envoie un dernier mot aux malades :

Tibèkiloz se yon maladi ki genyen tretman. Nou pa dwe neglije pran medikaman nou. Se la sekrè gerizon an ye. Kenbe fèm pa lage. Ministè Sante piblik ak patnè l’ yo di nou : nou mèt konte sou yo.
Pase yon bòn jounen.

A vous tous qui êtes venus rehausser l’éclat de cette journée, Au nom du Gouvernement de transition, au nom du Ministère de la Santé Publique et de la Population et en mon nom propre je vous dis merci.

Enfin, je veux ajouter que c’est avec beaucoup d’émotion et une note de fierté que j’ai reçu ce matin le prix du Docteur Iderle Célestin

Encore merci.

dimanche 22 mars 2009

HAITI DEMOCRATIE suite


Haïti à quand la Démocratie ? (Suite)

Identifier les causes profondes de la situation haïtienne, nous parait important et indispensable si nous voulons trouver une solution au problème actuel que confronte notre pays. Présentement, la situation d’Haïti frise le chaos pour tout observateur haïtien ou étranger. On a l’impression avoir tout essayé et après tout on piétine, parfois nous marchons même à reculons. Une fois j’ai entendu quelqu’un, dire : « Ayiti pap fè bak selman, Ayiti kase tèt tounen » cela m’avait fait rire quoique triste « dan ri manman l’ nan sèkèy ». Nous connaissons ce proverbe haïtien.

Chers amis revenons à notre réflexion. Actuellement notre pays est rongé par trois grands fléaux :


I. L’exclusion

Trop d’haïtiens vivant aux pays se sentent exclus de tout. Ils n’ont accès à aucun bien, aucun service, on décide en leur nom, on s’enrichit à leur dépend, ils ne participent pas aux prises de décision, on dépense des millions pour améliorer leur sort, leur condition de vie chaque jour tourne au pire. Ce sont autant de choses et d’attitudes qui les révoltent. Ils ont perdu confiance dans ceux qui les dirigent, pour ne pas dire dans l’homme d’une façon générale. Ils sont désespérés, ils n’attendent rien des autres. Cette situation est d’ailleurs responsable en grande partie de la vague de violence que connaît notre pays depuis les dernières années. J’ai fait cette réflexion en connaissance de cause, après avoir côtoyé et écouté bon nombre d’entre eux exprimer leur frustration et leur amertume.

Faisons un peu d’histoire, pour mieux comprendre ceux qui sont exclus : les esclaves opprimés aimaient ils les blancs? Pourquoi ils s’étaient révoltés? Il est clair que nous n’avons pas de groupes ethniques en Haïti, mais nous devons poser les problèmes sociaux de notre pays. Vouloir les ignorer c’est nous mettre les doigts dans l’œil. les disparités sont trop grandes.



II. La corruption

Dans toute société riche ou pauvre la corruption ne peut profiter qu’à un petit groupe, une minorité. Par conséquent elle fait souffrir les autres elle punit la majorité qui se voit privés de l’essentiel pour vivre, face a une minorité vivant dans l’opulence. Cette situation contribue à augmenter la colère de cette majorité souffrante.

Le pire, ceux qui sont appelés à corriger ces irrégularités ont préféré promouvoir leur extension pour ne pas dire leur généralisation, car nous avions entendu de la bouche du chef du Gouvernement que personne ne peut résister face a l’argent sale. Ce qui traduit une acceptation pure et simple de l’inacceptable par les plus hautes instances de l’État. D’ailleurs il y a de cela deux ans le Président de la République avait déclaré sur la voix des ondes que tout l’État est corrompu, le palais national, la Primature, la chambre, le Sénat, le judiciaire les Ministères etc.. C’est quand même grave quand on pense que rien n’a été fait à date pour y remédier.

Il ne saurait avoir de corrompu s’il n’y a pas de corrupteur. Et vous du secteur privé, vous vous sentez à l’aise face à la souffrance de tant de compatriotes. Dites vous bien : que puis je faire pour apporter ma pierre à la construction d’une société plus juste et plus équitable comme condition indispensable à l’établissement de la paix durable ?


III. La médiocrité

Notre système éducatif jadis très fort est aujourd’hui en chute libre. Depuis quelques années les écoles publiques sont devenues peu fonctionnelles. Tout le long de l’année c’est la grève, des manifestations d’élèves. On a l’impression que les élèves sont en train de mener une bataille contre le système scolaire au lieu d’acquérir des connaissances. La nature a horreur du vide, les écoles borlettes se sont multipliées pour répondre à la demande croissante de la population. L’éducation nationale au lieu de faire l’effort de corriger ce déficit a préféré faire le nivellement vers le bas par l’innovation d’un système allégé d’évaluation officielle. Actuellement un jeune haïtien baccalauréat en main ne peut affronter le concours d’admission d’une université sérieuse. Entre temps des universités borlettes s’ouvrent pour accueillir ces jeunes bacheliers ratés. Cette médiocrité contribue fortement à diminuer les opportunités et constitue un obstacle majeur à la croissance économique du pays et à son développement.

Parallèlement un petit groupe d’écoles étiquetées à tort écoles des riches fonctionnent très bien et dispensent une formation de qualité qui n’a rien à envier de la formation des autres pays. Encore une situation qui aggrave le fossé entre les familles haïtiennes.

Nos dirigeants se complaisent dans la situation. Ils ne se sentent pas concernés comme beaucoup d’autres haïtiens. D’ailleurs ils n’utilisent pas les services des professionnels nationaux. Pour se faire soigner ils vont à Cuba, Santo Domingo, les États-unis ou l’Europe. Ils envoient leurs enfants dans les universités étrangères. Comment imaginez vous que ce pays dans ces conditions puisse connaître une quelconque croissance économique. D’ailleurs ce sont autant de fuite de devises qui représentent un manque a gagner pour nos professionnels qui ont investi leur savoir et leur avoir en vue de créer la richesse et pour le pays aussi, car plus on gagne plus on paie les taxes.

À suivre

jeudi 26 février 2009

HAITI LA DEMOCRATIE

L’HAÏTIEN PEUT –IL CROIRE ENCORE EN LA DÉMOCRATIE ?

On était vers les années 80, quand le souverain Pontife, le Pape Jean Paul II visita le pays. Au moment de baiser le sol, il prononça cette phrase célèbre :

« Il faut que quelques choses changent »

Dès lors, nous avions constaté que Gouvernants et gouvernés, ils ont interprété cette phrase à leur façon. Pour le Président de la République il a cru qu’il fallait changer l’heure. Pour la première fois Haïti allait adopter l’horaire d’été des Etats-Unis, soit une avance d’une heure sur notre horaire.

De leur côté, les politiciens vont réclamer le changement de la Présidence à vie et l’instauration d’un régime dit démocratique avec naturellement l’alternance du pouvoir. De ce fait ils ont pris l’initiative de sensibiliser le peuple à la nécessité de renverser le Gouvernement de Duvalier, d’organiser des élections qui conduiraient à l’instauration de ce Gouvernement démocratique seul capable de changer les conditions de vie du peuple haïtien.

Les haïtiens qui connaissaient à l’époque une situation économique difficile a fait sienne cette idée. Des manifestations ont débuté à travers le pays pour nous conduire au 7 février 1986. Date disaient- ils de la nouvelle indépendance, avec le départ des Duvalier.

Environ un quart de siècle après cette journée faste, où en sommes nous?

Aujourd’hui encore la démocratie continue d’être un vain mot, que l’on répète sans aucune conviction. Aucun effort n’est fait par les concernés pour établir une vraie démocratie et permettre aux haïtiens de jouir les bienfaits de ce régime politique. Au contraire le pays est plongé dans la débauche, c’est la confusion, la frustration. La misère, l’anarchie, la violence et l’insécurité règnent en souverain.

En un mot c’est le DESORDRE PARFAIT

Depuis plus d’une décennie, notre pays est classé parmi les pays les plus corrompus, les pays à haut risque. Nos dirigeants éprouvent un réel plaisir et même une certaine fierté à répéter :

« Haïti est le pays le plus pauvre de la Région »

Nous les haïtiens fiers de l’héritage de nos ancêtres, nous les chrétiens soucieux de la morale chrétienne, devons nous rester les bras croisés et nous contenter d’un simple constat de la situation?
Que devons nous faire?
Que pouvons nous faire?
Le miracle haïtien est il toujours possible?

Identifier les causes de cette situation et les facteurs favorisants, nous parait indispensable si nous voulons apporter un quelconque changement positif dans la vie de notre peuple.

Oui, vingt trois (23) années se sont écoulées, une multitude de Gouvernements se sont succédés, depuis que nous parlons de démocratie, de changement sans y croire pour certains et sans rien comprendre pour d’autres.

Pour les uns la démocratie consiste dans la liberté de dire ce qu’on veut des dirigeants sourds- muets qui n’entendent ni le bien ni le mal que l’on dise d’eux.

Pour les autres il suffit que l’on soit capable de faire toute sorte de magouilles, de vols, de pillage des biens de l’État. Que les dirigeants acceptent la médiocrité, on est en démocratie.

Enfin pour un petit groupe il s’agit de réaliser des élections après élections, même si les résultats sont programmés à l’avance par ceux qui sont au pouvoir; tandis que le peuple croupit dans la misère la plus abjecte.

La démocratie est certes le régime politique dans lequel le peuple est appelé à exprimer sa souveraineté dans le choix de ses dirigeants, à faire valoir ses points de vue. Mais elle est aussi la garantie du respect des droits civils des gouvernés par les Gouvernants. Le droit à la santé, à l’éducation, à un travail bien rémunéré, à l’alimentation, à un logement, à la sécurité, en un mot à une vie de qualité. La démocratie est aussi engagement envers les autres, il existe la démocratie chrétienne qui s’inspire de la doctrine sociale de l’Église. Le Christ a nourri les affamés, il a guéri les malades et les handicapés physiques, il a enseigné ses disciples et les autres, enfin il a donné sa vie en signe d’amour. La démocratie est loin d’être ce désordre que nous avons construit en Haïti. Désordre qui contribue à la destruction de toutes nos valeurs, de toutes nos institutions, de plonger le peuple dans une misère atroce. .

Pour nous donner bonne conscience, nous disons de façon irresponsable, que le peuple est en train de faire l’apprentissage démocratique; comme si la démocratie était une matière à enseigner sur le béton à des ventres affamés. En dépit de toutes ces tractations, nous croyons que la démocratie reste et demeure le régime politique appelé à redonner à un peuple bafoué, trompé comme le notre, l’espérance d’un réel changement en faveur d’une vie de qualité.
À suivre

dimanche 22 février 2009

LE PARDON CELEBRE EN EGLISE

EST- IL IMPORTANT DE RECHERCHER LE PARDON ?

COMMENT OBTENIR LE PARDON DE NOS FAUTES ?


Chaque jour, chaque heure de notre existence, nous chrétiens, nous éprouvons le désir et la nécessité de nous savoir pardonner de Dieu, de toutes nos fautes, de nos doutes et de nos blessures.

D’un autre côté, nous nous sentons vraiment libérés, quand il nous arrive de pardonner un frère ou une sœur ou bien de recevoir le pardon de nos proches ou de nos amis après une offense.

Nous les catholiques, nous jouissons du privilège d’avoir à notre disposition le sacrement du pardon que nous appelons également sacrement de réconciliation, sacrement de pénitence ou la confession.

Nous n’utilisons pas assez ce sacrement compte tenu de son importance dans le cheminement spirituel de tout chrétien. Trop souvent nous choisissons de rester enfermés sur nos blessures.

Certains d’entre nous, sous l’influence de nos frères séparés répètent même : « mwen pap di peche m’ bay yon moun tankou m’, mwen konfese bay Bondye »

Nous reconnaissons que les chemins qui ouvrent à la miséricorde de Dieu sont nombreux et variés. Dès le début de l’Évangile de Marc, nous avons vu Jean Baptiste proclamer un baptême de repentir pour la rémission des péchés. En effet le baptême chrétien fait mourir notre corps mortel, instrument de péché pour nous faire revivre la vie de Dieu en Jésus Christ.

L’Amour de Dieu appelle nécessairement à l’Amour fraternel « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » nous dit Jésus.

Toutes les actions qui traduisent l’amour fraternel et qui constituent le sacrement du frère conduisent à la rémission des péchés : la charité envers les autres particulièrement les plus pauvres, l’aumône, le service, tendre la main à un autre après l’avoir offensé ou après avoir été soi-même offensé par lui.

D’autres sacrements entraînent également la rémission des péchés : il s’agit là de l’onction des malades, de la réconciliation avec les frères. L’Eucharistie quand on y accède de bonne foi constitue le sommet de la réconciliation avec Dieu et nos frères.

Enfin la Bible nous enseigne que certaines actions telles que le jeun, les larmes de repentir, l’affliction du cœur et du corps, porter un autre frère à la conversion entraînent également la rémission des péchés.

Nous venons de voir les multiples chemins du pardon, mais pour le chrétien, le sacrement de pénitence tel que pratiqué par l’Église a un cachet spécial. Ce sacrement a été institué par le Christ lui-même.

Pour bien comprendre les gestes qui entourent ce sacrement et ses effets sur la santé spirituelle, nous vous invitons sœurs et frères à remonter avec nous à l’origine de ce sacrement.

Le soir de la Résurrection, Jésus souffla sur les onze et leur donna l’Esprit Saint. Il a donc institué le sacrement du Pardon pour la rémission des péchés quand il dit :

« Recevez l’Esprit Saint, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettez »

Par ce geste et ces paroles, l’Église fondée sur les Apôtres devient le lieu de la totale rémission des péchés, en un mot, le foyer de l’amour. Il doit être clair pour le chrétien que le sacrement du pardon célébré en Église est le signe visible de la grandeur de la miséricorde de Dieu, un Amour qui est plus fort que nos péchés. L’Évangile de l’enfant prodigue nous en donne l’exemple. Il est certain que le Père ne nourrissait aucune haine aucune rancune pour son fils, au contraire il l’avait pardonné de toutes ses fautes, il attendait avec impatience son retour. Cependant, il a fallu que le fils même pardonné, retourne à la maison paternelle pour qu’il soit embrassé par son Père. C’est ce geste du fils prodigue que le chrétien reprend quand il va à la confession. Le Christ présent en la personne du Prêtre est toujours heureux de nous combler de ses grâces et de sa miséricorde en nous donnant le baiser d’Amour, ce baiser plus grand que tous nos péchés.

Le sacrement du pardon, nous en avons tous besoin. Aucun humain ne peut prétendre vivre pleinement l’amour de Dieu et l’amour de ses frères. Mais Dieu connaît nos fragilités, il ne comptabilise pas nos fautes, il ne nous juge pas, il ne nous condamne pas, il nous propose son pardon qui guérit, qui relève et qui nous remet en route.

vendredi 2 janvier 2009

L'Energie Atomique une nouvelle opportunité pour Haïti dans un processus de développement durable

Discours du Ministre de la Santé Publique et de la Population
Le Docteur Josette BIJOU
A la 48e conférence générale de l’AIEA
Vienne du 20 au 24 septembre 2004

Monsieur le Directeur général
Monsieur le Président de la conférence générale
Mesdames Messieurs les délégués

C’est avec un grand plaisir que je prends la parole au nom du Gouvernement haïtien, à l’occasion de la 48e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ma délégation et moi saisissons l’occasion pour vous féliciter Monsieur le président non seulement pour votre élection, mais aussi pour la façon dont vous dirigez jusqu’ici les débats. Nos félicitations s’étendent aux délégués des Républiques de Tchad, du Togo, et de Mauritanie pour leur admission à l’Agence.

Au nom du Gouvernement haïtien, nous félicitons également le directeur général, Monsieur Mohammed ELBaradei, pour le travail effectué dans le domaine de la coopération avec les pays en général et les pays les moins avancés (PMA) en particulier.

Le Gouvernement de transition mis en place depuis environ six mois travaille sans relâche à la construction d’une Haïti démocratique où les droits des haïtiens sont respectés, en un mot à la construction d’une société de paix.

Monsieur le Président,

Comme vous le savez, la paix ne se conçoit jamais sans le développement durable. À 200 ans de son indépendance mon pays fait face à d’énormes difficultés touchant les différents domaines du développement. Et la situation risque de s’aggraver avec les récentes inondations. En vue de combler ce retard, les nouvelles technologies représentent pour nous autant de pistes à explorer.

Depuis tantôt trois ans, la coopération entre Haïti et l’Agence internationale de l’énergie atomique a débuté de façon active dans les domaines de la radioprotection, la planification énergétique et la gestion des nappes aquifères. Actuellement des bases solides sont en train d’être aménagées en vue de permettre à moyen terme l’implantation en Haïti d’un solide programme en matière d’application pacifique de l’énergie nucléaire. Pour le cycle 2005 – 2006, le Gouvernement haïtien envisage d’intégrer les techniques nucléaires dans le secteur de l’agriculture à travers des projets portant sur la fertilité des sols et l’augmentation de la production agricole.

Une attention spéciale sera accordée à la formation et à la gestion des ressources humaines que ce soit dans les domaines de la radiothérapie et de la médecine nucléaire ou en matière d’hydrologie isotopique, de planification énergétique et de gestion de l’environnement. Ces activités permettront au Gouvernement haïtien de définir et d’appliquer à moyen terme une véritable politique en matière de gestion des connaissances nucléaires.

Nous savons que depuis quelques temps, la politique de gestion des connaissances nucléaires est devenue l’un des points auxquels l’Agence accorde la plus grande importance. Cet accent mis sur la gestion des connaissances a retenu l’attention du Gouvernement haïtien qui a compris combien les techniques nucléaires peuvent contribuer au développement d’Haïti. D’ailleurs, l’Agence est sans aucun doute la seule Organisation Internationale à intervenir avec efficacité dans les cinq domaines du WEHAB (water, health, agriculture, biodiversity) auxquels l’organisation des Nations Unies, depuis le sommet de Johannesburg sur le développement durable, a accordé une priorité absolue.

A ce sujet, nous nous permettons de rappeler au directeur général de l’AIEA combien il est important que la communauté internationale soit informée des possibilités offertes par la technologie nucléaire en matière de développement. Une politique d’information visant le grand public permettrait très rapidement de saisir l’importance stratégique du nucléaire tout en réduisant le climat de préjugés négatifs entourant cette technologie en raison du manque de sensibilisation à ce sujet.


Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général,

Le Gouvernement de transition que je représente accorde une très grande importance au programme de coopération mis en œuvre par l’Agence en Haïti, car nous sommes persuadés que d’ici quelques années ce programme bien conduit permettra de résoudre certains problèmes de développement durable. À l’heure actuelle, la République d’Haïti se trouve confrontée à des problèmes énergétiques, environnementaux et sanitaires des plus inquiétants. Nous lançons un appel pressant à tous ceux qui veulent nous apporter leur contribution dans ces domaines. Afin qu’Haïti puisse bénéficier nettement de ce programme, et pour témoigner la volonté du pays de coopérer avec l’AIEA, le Gouvernement d’Haïti par l’intermédiaire du Ministère de la Santé Publique et de la Population que j’ai l’honneur de diriger est en train de mettre en place avec la collaboration de l’AIEA les structures légales et physiques de radioprotection et de sécurité nucléaire nécessaires. Nous sommes en mesure d’annoncer que d’ici trois mois, sera publié au journal officiel de la République d’Haïti le décret de création de l’autorité nationale de sécurité radiologique ANSR, de même seront achevés les travaux de construction du laboratoire de dosimétrie. Ainsi, tout sera prêt pour qu’Haïti puisse bénéficier pleinement de la coopération technique offerte par l’Agence.

S’il est vrai que les pathologies infectieuses représentent un lourd fardeau pour le secteur santé, au cours des cinq dernières années, le cancer et plus particulièrement le cancer chez les femmes a pris une dimension inquiétante, d’autant plus qu’il ne touche pas seulement les couches favorisées du pays, mais aussi celles qui ne peuvent se payer un traitement en terre étrangère. Nous ne disposons pas de chiffres exacts, des efforts sont en cours grâce à des initiatives privées. Le MSPP a la responsabilité de réguler ces pratiques et d’apporter une réponse valable. En ce sens, je tiens à faire remarquer que dès janvier 2005, un projet de radiothérapie pour le traitement du cancer commencera à être exécuté. Ce projet représente l’une des priorités du Gouvernement en matière de santé de la femme. Dans cette perspective, je fais appel à l’assistance technique de l’Agence et à l’appui financier de tous les autres pays pour nous aider à la concrétisation de ce rêve audacieux mais important pour la santé publique à l’heure où la santé de la femme représente une priorité mondiale. Dans ce domaine soulignons que le Gouvernement doit supporter la construction d’un centre de diagnostic et de traitement du cancer pour un montant de plus de cinq millions de dollars américains.


Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les délégués,

La coopération technique entre les pays revêt de plus en plus une grande importance dans les relations existantes entre les nations. Elle complète admirablement les relations traditionnelles entre le nord développé et le sud en voie de développement, en laissant aux pays en voie de développement, la possibilité de s’enrichir mutuellement à travers une expérience partagée. L’une des expériences les plus enrichissantes en matière de coopération technique se situe dans le cadre de l’accord pour la promotion de la science nucléaire en Amérique Latine (ARCAL) qui fête ses 20 ans d’existence cette année. La République d’Haïti qui a intégré cet accord de coopération régional depuis deux années en reconnaît l’immense valeur et souhaite que les nations d’Amérique Latine et des Caraïbes puissent continuer à approfondir la coopération technique entre pays en développement (TCDC) à travers l’ARCAL.


Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur Général,

À l’instar de tous ceux et celles qui m’ont précédé à cette tribune, le Gouvernement haïtien condamne de toutes ses forces toutes tentatives visant à utiliser la technologie nucléaire à des fins non pacifiques ou terroristes. Dans cette perspective, il accorde la plus grande importance aux démarches effectuées par l’Agence en vue de combattre le terrorisme nucléaire ou radioactif qui menace non seulement les populations humaines mais aussi le système écologique de la planète. En vue d’apporter sa contribution aux efforts de l’Agence, la République d’Haïti a déjà ratifié l’accord de garanties et le protocole additionnel. Ces deux textes fondamentaux seront publiés bientôt au journal officiel le Moniteur afin de pouvoir entrer en vigueur au regard du droit interne d’Haïti. Il en est de même de l’accord ARCAL qui a déjà été ratifié et qui sera publié sous peu au journal officiel de la République.




Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur Général,

Depuis quelques mois le Gouvernement haïtien met tout en œuvre pour s’acquitter de ses obligations financières envers l’AIEA, à commencer par les contributions envers le fonds de coopération technique (FCT). Cependant, pour réduire beaucoup plus rapidement le montant de la dette des obligations régulières, il serait judicieux que s’établisse entre les deux parties un plan quinquennal de paiement. Bien que l’État haïtien ne dispose pas de grandes ressources, le Gouvernement haïtien est tout à fait conscient de l’importance du paiement régulier des contributions afin de permettre à l’Organisation de fonctionner normalement. Cette attention apportée par le Gouvernement haïtien au paiement de la dette régulière et au fonds de coopération technique s’étend aussi au programme régional ARCAL pour lequel une demande de contributions volontaires est requise, car nous sommes conscients du remarquable travail qui s’effectue au sein d’ARCAL et dont Haïti ne peut que tirer le plus grand bénéfice.


Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur Général,

Permettez-moi de renouveler le vœu formulé l’année dernière par la délégation haïtienne à savoir qu’une plus grande attention doit être accordée aux pays les moins avancés (PMA) pour leur permettre non seulement de combler leur immense retard en matière de connaissances nucléaires mais aussi de bénéficier pleinement des applications pacifiques de l’énergie nucléaires. Pour ce qui concerne Haïti nous voulons mentionner une nouvelle fois les domaines prioritaires que sont la radiothérapie, la planification énergétique, la gestion de l’environnement et l’hydrologie isotopique.

Pour terminer, nous voulons rappeler à l’attention du Directeur Général le dossier de la gestion des déchets de l’Institut oncologique national. En dépit de l’appui financier de l’AIEA pour le conditionnement, l’enlèvement et le transport des deux sources de cobalt radioactif, depuis le mois de juin dernier les conteneurs sont toujours sur place et constituent l’une des préoccupations majeures de ceux-là qui fréquentent leur environnement immédiat. Nous aurions souhaité que le nécessaire soit fait dans le meilleur des délais.

Je vous remercie de votre attention

jeudi 1 janvier 2009

Réception officielle de la première promotion de médecins haïtiens diplomés à l'université de Santiago de Cuba

Discours du Ministre de la Santé Publique et de la Population Dr Josette Bijou Marraine de la promotion

Monsieur l’ambassadeur de Cuba
Monsieur le Secrétaire d’Etat à la JSSC
Monsieur le Directeur Général du MSPP
Distingués invités
Chers collaborateurs, chers amis de la Presse,


Qu’il me soit permis de vous remercier bien sincèrement d’être venus participer à cette cérémonie, pour marquer, avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population, la réussite d’un programme auquel l’ancien gouvernement s’était engagé, dans le cadre de la coopération haïtiano cubaine.

Ce geste du Ministère de la Santé de saluer de façon officielle l’entrée en fonction des cent vingt huit médecins diplômés de la Faculté de Médecine de l’université de Santiago de Cuba, témoigne de la volonté du Gouvernement de transition de protéger les acquis en respectant la continuité de l’état dans tout ce qui est profitable pour le développement de notre cher pays. Nous sommes convaincus qu’il en sera ainsi à notre départ. Nous le souhaitons vivement et de tout cœur.

Mesdames, Messieurs,

En dépit des multiples échanges entre le Ministère de la Santé Publique et les membres de la coopération cubaine basés en Haïti, la réalité pour nous était toute autre. Il a fallu un appel téléphonique du comité des étudiants pour nous faire réfléchir et bien comprendre la nécessité de nous tourner vers ces compatriotes haïtiens basés à Cuba. Depuis lors nous pouvons dire des barrières ont été brisées, les relations sont devenues de plus en plus cordiales. Les échanges se sont multipliés.

C’est ainsi que le 18 mai 2005, à l’occasion de la visite d’une délégation du Ministère de la Santé Publique à Santiago de Cuba, un certificat rédigé en langue espagnole dont le contenu est le suivant: « Pour votre appui, votre détermination et votre volonté de travailler pour le bien-être des étudiants en médecine à Cuba » me fut octroyé par le comité central des étudiants haïtiens de la Faculté des Sciences Médicales de Santiago de Cuba. Un texte simple, mais réconfortant et débordant de sincérité.

Environ deux mois plus tard, plus précisément le 11 juillet 2005, je reçois une lettre d’invitation rédigée en ces termes : « La bienveillance et la sollicitude que vous avez toujours manifestées pour tout ce qui touche notre groupe font qu’aujourd’hui nous nous enhardissons à vous demander de bien vouloir être la Marraine de notre Promotion ».

Deux écrits d’une même valeur intellectuelle, bien sûr, mais différents par leur profondeur. En effet, le deuxième semble s’adresser à une personne qu’on veut intégrer dans une grande famille. Vous devinez toute l’émotion qui se dégage en moi.

Des circonstances tout à fait indépendantes de ma volonté, et qu’il me parait inopportun d’évoquer ici, m’ont empêchée d’être à leurs cotés, comme il l’avaient espéré, à la grandiose cérémonie de remise de diplômes. Mais soyez rassurés : ce malheureux contretemps n’a pas terni l’éclat de leurs succès en terre étrangère, aux yeux du Gouvernement, et plus particulièrement du Ministère de la Santé Publique et de la Population, ni émoussé l’estime de leur marraine qu’ils méritent bien.

A ce titre, je leur prie de bien vouloir se mettre debout pour recevoir les applaudissements de l’assistance. Applaudissez les s’il vous plait.

Je vous remercie.

Mes chers filleuls
,

Le chemin que vous venez de parcourir durant vos six années d’études était sans aucun doute sinueux, semé d’embûches. Adaptation à une langue étrangère, aux us et coutumes de vos hôtes, et surtout à une vie sociale complexe, eu égard aux différences de nationalité et de cultures de vos camarades.

Mais au prix de grands sacrifices, vous avez surmonté tous les obstacles. Votre courage, votre persévérance et votre intelligence éprouvée vous mettent aujourd’hui sur la voie d’exercer une noble profession. Bien plus, l’un d’entre vous a relevé un défi de taille, en décrochant le titre de lauréat des lauréats sur une promotion d’étudiants venus de 38 pays. Aussi la famille médicale haïtienne est heureuse de vous accueillir en son sein et soyez les bienvenus au Ministère de la Santé Publique et de la Population.

Vous pouvez vous enorgueillir à juste titre, ainsi que vos parents qui durant votre longue absence ont vécu des moments de joie, de tristesse ou d’angoisse, suivant la nature des nouvelles qui leur parvenaient. Votre marraine aussi est fière de vous, et elle se fait le plaisir de vous présenter les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement de la République.

Toutefois, ne vous illusionnez pas, chers filleuls. De retour dans votre patelin, conformément à l’accord qui vous lie au Ministère de la Santé Publique et de la Population, vous allez faire face à de nouvelles données humaines, à de nouvelles réalités sociales. Il est donc possible que vous vous heurtiez à des épreuves déconcertantes : l’indifférence des uns, l’incompréhension des autres, un manque de matériels, qui entraînent parfois des sentiments de frustrations.

Heureusement, votre vivacité d’esprit vous permettra de réaliser qu’en dépit de la variété des comportements et la diversité des gestes médicaux, techniques et administratifs, les groupes que vous incorporerez visent tous un but commun : participer au développement durable de notre pays, dans le cadre de la réalisation des objectifs du millénaire.

Je suis donc convaincue, mes chers filleuls, que vous ne vous laisserez jamais sombrer dans un découragement stérile. Vous avez la capacité d’organiser votre travail à la hauteur de la mission qui vous sera confiée. Votre discipline, votre sens du devoir doivent faire la différence dans les circonstances les plus difficiles. Alors, et alors seulement vous aurez bien mérité de la confiance de votre chère marraine.

Sur ces mots, je vous convie chers filleuls, à vous donner sans réserve. Montrez vous courageux et généreux. Allez par delà les monts et les vallées, là où le devoir vous appelle, pensez les plaies physiques, soulager la douleur humaine. Soyez des hommes et des femmes au grand coeur, la route de la réussite est longue, mais, le succès est au bout du chemin.

Bonne chance, beaucoup de succès dans votre carrière tels sont les souhaits de votre marraine. Que Dieu vous garde et que l’Esprit Saint vous comble de ses dons.

Pour finir mes propos, je prie l’ambassadeur de Cuba, de bien vouloir présenter au Président Fidel Castro et au peuple cubain, les remerciements du Gouvernement et du peuple haïtien pour tout l’appui accordé à Haïti dans un moment très difficile de son histoire. Monsieur l’ambassadeur, Les haïtiens sont très sensibles à toutes ces marques d’attention.

Je vous remercie tous.