jeudi 26 février 2009

HAITI LA DEMOCRATIE

L’HAÏTIEN PEUT –IL CROIRE ENCORE EN LA DÉMOCRATIE ?

On était vers les années 80, quand le souverain Pontife, le Pape Jean Paul II visita le pays. Au moment de baiser le sol, il prononça cette phrase célèbre :

« Il faut que quelques choses changent »

Dès lors, nous avions constaté que Gouvernants et gouvernés, ils ont interprété cette phrase à leur façon. Pour le Président de la République il a cru qu’il fallait changer l’heure. Pour la première fois Haïti allait adopter l’horaire d’été des Etats-Unis, soit une avance d’une heure sur notre horaire.

De leur côté, les politiciens vont réclamer le changement de la Présidence à vie et l’instauration d’un régime dit démocratique avec naturellement l’alternance du pouvoir. De ce fait ils ont pris l’initiative de sensibiliser le peuple à la nécessité de renverser le Gouvernement de Duvalier, d’organiser des élections qui conduiraient à l’instauration de ce Gouvernement démocratique seul capable de changer les conditions de vie du peuple haïtien.

Les haïtiens qui connaissaient à l’époque une situation économique difficile a fait sienne cette idée. Des manifestations ont débuté à travers le pays pour nous conduire au 7 février 1986. Date disaient- ils de la nouvelle indépendance, avec le départ des Duvalier.

Environ un quart de siècle après cette journée faste, où en sommes nous?

Aujourd’hui encore la démocratie continue d’être un vain mot, que l’on répète sans aucune conviction. Aucun effort n’est fait par les concernés pour établir une vraie démocratie et permettre aux haïtiens de jouir les bienfaits de ce régime politique. Au contraire le pays est plongé dans la débauche, c’est la confusion, la frustration. La misère, l’anarchie, la violence et l’insécurité règnent en souverain.

En un mot c’est le DESORDRE PARFAIT

Depuis plus d’une décennie, notre pays est classé parmi les pays les plus corrompus, les pays à haut risque. Nos dirigeants éprouvent un réel plaisir et même une certaine fierté à répéter :

« Haïti est le pays le plus pauvre de la Région »

Nous les haïtiens fiers de l’héritage de nos ancêtres, nous les chrétiens soucieux de la morale chrétienne, devons nous rester les bras croisés et nous contenter d’un simple constat de la situation?
Que devons nous faire?
Que pouvons nous faire?
Le miracle haïtien est il toujours possible?

Identifier les causes de cette situation et les facteurs favorisants, nous parait indispensable si nous voulons apporter un quelconque changement positif dans la vie de notre peuple.

Oui, vingt trois (23) années se sont écoulées, une multitude de Gouvernements se sont succédés, depuis que nous parlons de démocratie, de changement sans y croire pour certains et sans rien comprendre pour d’autres.

Pour les uns la démocratie consiste dans la liberté de dire ce qu’on veut des dirigeants sourds- muets qui n’entendent ni le bien ni le mal que l’on dise d’eux.

Pour les autres il suffit que l’on soit capable de faire toute sorte de magouilles, de vols, de pillage des biens de l’État. Que les dirigeants acceptent la médiocrité, on est en démocratie.

Enfin pour un petit groupe il s’agit de réaliser des élections après élections, même si les résultats sont programmés à l’avance par ceux qui sont au pouvoir; tandis que le peuple croupit dans la misère la plus abjecte.

La démocratie est certes le régime politique dans lequel le peuple est appelé à exprimer sa souveraineté dans le choix de ses dirigeants, à faire valoir ses points de vue. Mais elle est aussi la garantie du respect des droits civils des gouvernés par les Gouvernants. Le droit à la santé, à l’éducation, à un travail bien rémunéré, à l’alimentation, à un logement, à la sécurité, en un mot à une vie de qualité. La démocratie est aussi engagement envers les autres, il existe la démocratie chrétienne qui s’inspire de la doctrine sociale de l’Église. Le Christ a nourri les affamés, il a guéri les malades et les handicapés physiques, il a enseigné ses disciples et les autres, enfin il a donné sa vie en signe d’amour. La démocratie est loin d’être ce désordre que nous avons construit en Haïti. Désordre qui contribue à la destruction de toutes nos valeurs, de toutes nos institutions, de plonger le peuple dans une misère atroce. .

Pour nous donner bonne conscience, nous disons de façon irresponsable, que le peuple est en train de faire l’apprentissage démocratique; comme si la démocratie était une matière à enseigner sur le béton à des ventres affamés. En dépit de toutes ces tractations, nous croyons que la démocratie reste et demeure le régime politique appelé à redonner à un peuple bafoué, trompé comme le notre, l’espérance d’un réel changement en faveur d’une vie de qualité.
À suivre

dimanche 22 février 2009

LE PARDON CELEBRE EN EGLISE

EST- IL IMPORTANT DE RECHERCHER LE PARDON ?

COMMENT OBTENIR LE PARDON DE NOS FAUTES ?


Chaque jour, chaque heure de notre existence, nous chrétiens, nous éprouvons le désir et la nécessité de nous savoir pardonner de Dieu, de toutes nos fautes, de nos doutes et de nos blessures.

D’un autre côté, nous nous sentons vraiment libérés, quand il nous arrive de pardonner un frère ou une sœur ou bien de recevoir le pardon de nos proches ou de nos amis après une offense.

Nous les catholiques, nous jouissons du privilège d’avoir à notre disposition le sacrement du pardon que nous appelons également sacrement de réconciliation, sacrement de pénitence ou la confession.

Nous n’utilisons pas assez ce sacrement compte tenu de son importance dans le cheminement spirituel de tout chrétien. Trop souvent nous choisissons de rester enfermés sur nos blessures.

Certains d’entre nous, sous l’influence de nos frères séparés répètent même : « mwen pap di peche m’ bay yon moun tankou m’, mwen konfese bay Bondye »

Nous reconnaissons que les chemins qui ouvrent à la miséricorde de Dieu sont nombreux et variés. Dès le début de l’Évangile de Marc, nous avons vu Jean Baptiste proclamer un baptême de repentir pour la rémission des péchés. En effet le baptême chrétien fait mourir notre corps mortel, instrument de péché pour nous faire revivre la vie de Dieu en Jésus Christ.

L’Amour de Dieu appelle nécessairement à l’Amour fraternel « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » nous dit Jésus.

Toutes les actions qui traduisent l’amour fraternel et qui constituent le sacrement du frère conduisent à la rémission des péchés : la charité envers les autres particulièrement les plus pauvres, l’aumône, le service, tendre la main à un autre après l’avoir offensé ou après avoir été soi-même offensé par lui.

D’autres sacrements entraînent également la rémission des péchés : il s’agit là de l’onction des malades, de la réconciliation avec les frères. L’Eucharistie quand on y accède de bonne foi constitue le sommet de la réconciliation avec Dieu et nos frères.

Enfin la Bible nous enseigne que certaines actions telles que le jeun, les larmes de repentir, l’affliction du cœur et du corps, porter un autre frère à la conversion entraînent également la rémission des péchés.

Nous venons de voir les multiples chemins du pardon, mais pour le chrétien, le sacrement de pénitence tel que pratiqué par l’Église a un cachet spécial. Ce sacrement a été institué par le Christ lui-même.

Pour bien comprendre les gestes qui entourent ce sacrement et ses effets sur la santé spirituelle, nous vous invitons sœurs et frères à remonter avec nous à l’origine de ce sacrement.

Le soir de la Résurrection, Jésus souffla sur les onze et leur donna l’Esprit Saint. Il a donc institué le sacrement du Pardon pour la rémission des péchés quand il dit :

« Recevez l’Esprit Saint, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettez »

Par ce geste et ces paroles, l’Église fondée sur les Apôtres devient le lieu de la totale rémission des péchés, en un mot, le foyer de l’amour. Il doit être clair pour le chrétien que le sacrement du pardon célébré en Église est le signe visible de la grandeur de la miséricorde de Dieu, un Amour qui est plus fort que nos péchés. L’Évangile de l’enfant prodigue nous en donne l’exemple. Il est certain que le Père ne nourrissait aucune haine aucune rancune pour son fils, au contraire il l’avait pardonné de toutes ses fautes, il attendait avec impatience son retour. Cependant, il a fallu que le fils même pardonné, retourne à la maison paternelle pour qu’il soit embrassé par son Père. C’est ce geste du fils prodigue que le chrétien reprend quand il va à la confession. Le Christ présent en la personne du Prêtre est toujours heureux de nous combler de ses grâces et de sa miséricorde en nous donnant le baiser d’Amour, ce baiser plus grand que tous nos péchés.

Le sacrement du pardon, nous en avons tous besoin. Aucun humain ne peut prétendre vivre pleinement l’amour de Dieu et l’amour de ses frères. Mais Dieu connaît nos fragilités, il ne comptabilise pas nos fautes, il ne nous juge pas, il ne nous condamne pas, il nous propose son pardon qui guérit, qui relève et qui nous remet en route.