samedi 20 décembre 2008

Ma vie spirituelle

Ma grande dévotion à la Vierge

Catholique de naissance et pratiquant de cette religion, je croyais en Dieu, je croyais que la Vierge est mère de Dieu. Cependant je n’avais aucune dévotion au chapelet. C’est au cours de ma mission aux Cayes, qu’un soir, j’ai vu en songe, qu’on m’a offert un chapelet, le lendemain comme par hasard je suis allée à l’hôpital des Cayes pour une visite de travail, j’ai rencontré sœur Anite Phanor en train de faire son chapelet, immédiatement le songe m’est venu à la mémoire et j’ai dit à sœur Anite : « cette nuit j’ai vu en songe qu’on m’a donné un chapelet ». Elle s’est déplacée vers sa communauté et m’a ramené un chapelet. Ce fut mon premier chapelet depuis l’âge adulte. Ce chapelet je l’ai toujours conservé précieusement dans mon sac à main. Mais je ne récitais pas vraiment le chapelet. Je me questionnais sur l’utilité de la répétition d’une même prière à la Vierge comme plusieurs chrétiens catholique d’ailleurs.

Une deuxième occasion, j’étais malade et toujours sœur Anite de me dire : « je prie pour toi » et elle m’a remis un scapulaire vert de l’Immaculée qu’elle m’a conseillé de porter sur moi. Là encore je l’ai pris mais je ne l’ai pas porté. Je le répète : « je croyais en Dieu, je priais Dieu, je priais la Vierge, d’ailleurs ma paroisse était dédiée à Notre Dame de l’Assomption. Mais je n’avais pas une réelle dévotion à la Vierge ».

A six ans, mon fils venait de rentrer chez les frères, il était au deuxième mois de l’année scolaire, quand un soir assis sur mes genoux, il m’a dit : « manman, je vois que tu as deux têtes ». Ma sœur qui était à côté de moi lui dit : « combien de tête que j’ai? » il a répondu : « deux » je lui ai montré mes mains il m’a dit qu’il voit dix doigts dans chaque main. Alors j’ai pensé tout de suite à un problème à la rétine. C’était l’époque où le Docteur Jean Claude Cadet et sœur Evelyne tremblay avaient commencé à lancer l’Institut Brenda Strafford aux Cayes. Le lendemain c’était un jour de clinique, j’ai amené mon fils en consultation. De fait les deux médecins présents Dr Jean Claude Cadet et Clausel Midy ont pensé à une rétinite à toxoplasmose. Il faut confirmer le diagnostic. Le lendemain, je rentre à Port au Prince et le diagnostic a été confirmé par la section laboratoire de Radiolab.

L’enfant fut mis sous traitement le même jour. C’est à ce moment la que je me suis rendue compte qu’il avait perdu la vue à l’œil… et qu’il ne voyait que d’un œil. De là va commencer ma dévotion à la Vierge. J’ai mis sur mon fils le scapulaire que sœur Anite m’avait offert et je lui ai enseigné la prière qui y est inscrite « Cœur Immaculée de Marie priez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort amen ». Je lui ai expliqué que c’est la maman de Jésus qu’il ne faut pas jouer avec, ni la montrer aux autres enfants. Et qu’il devait réciter dans son cœur cette prière chaque fois qu’on a fini de prier dans la classe. Et moi de mon côté je priais beaucoup la Vierge sans pour cela réciter des rosaires. J’utilisais mes propres propos.

Chaque samedi c’était une grande épreuve, il était sous cortisone et il fallait lui faire un test pour contrôler ses plaquettes et être sur qu’on pouvait poursuivre sans danger le traitement. Plusieurs amis me conseillaient de voyager avec lui. Pour voyager il faut de l’argent. À l’époque un professionnel de santé publique gagnait peu et disposait du strict essentiel pour vivre. De plus je construisais ma maison aux Cayes qui bouffait toutes mes faibles économies. Le traitement devait durer six semaines, et il recevait quatre médicaments dont deux étaient de fabrication locale du laboratoire 4C. Tout s’est bien passé, bonne tolérance du traitement. De son côté le malade accusait un comportement d’adulte en surveillant les recommandations du médecin. À moi, un jour, il m’a dit : « il faut demander au Dr jean Pierre mon médecin, si je peux boire beaucoup de lait, parce qu’il avait dit du liquide, car, toi tu n’es pas médecin pour enfant ».

Le 8 décembre fête de l’Immaculée c’était le dernier jour du traitement et on avait rendez vous chez le médecin. Le matin nous avons été à la messe et j’ai fait cette demande à la Vierge : « Immaculée aujourd’hui c’est ta fête me voici devant toi avec mon fils qui est ton fils je te demande une chose, je vais chez le médecin c’est le dernier jour du traitement fait que j’obtienne un résultat qui puisse me réjouir ». Après la classe comme chaque mercredi nous allons à la clinique pour le contrôle. Arrivé chez le médecin mon fils lui dit : « fais moi lire d’abord ». La vision était à 20 / 50 dans l’œil malade. Et après le contrôle du fond d’œil, le médecin me dit que la lésion est guérie, il ne reste qu’une cicatrice. C’était l’exeat comme souhaité. À la sortie de la clinique, mon fils m’a dit : « le docteur pense que c’est lui qui m’a guéri, c’est Immaculée qui m’a guéri pas vrai » je lui ai répondu oui. Notre dévotion à la Vierge ne fait que grandir.

Deux mois après exeat on a été pour le contrôle, la vision est passée à 20/25 sans traitement. La guérison était confirmée. Chaque six mois, je devais contrôler pour prévenir une rechute. Plus tard les deux médecins traitant ont clairement dit que ce cas aurait du être publié dans la littérature médicale pour l’un et la littérature biblique pour l’autre car une telle lésion si proche de la macula, il aurait fallu d’une poussée d’une semaine, pour que la macula soit atteinte; toute atteinte de la macula est la perte définitive de la vision. C’est un cas qui étonne tout médecin qui examine cet oeil. Au fil des années les visites de contrôle n’ont fait que confirmer la guérison.

Nous avions laissé les Cayes après le cours primaire. Mon fils devait continuer ses études chez les frères de l’Instruction Chrétienne à Port au Prince. Après six années, aux examens de l’école pour l’admission en Philo, il n’a pas réalisé la moyenne exigée par les frères. Il était contraint de changer d’établissement pour la classe de Philo. Ce fut pour moi un choc, car c’était son premier échec scolaire. Une amie professeur à Saint Louis de Gonzague et au Collège Bird, a pris l’initiative de l’inscrire pour moi au Collège Bird, une école protestante pour la Philo. En apprenant la nouvelle, une autre amie m’a dit : « tu envoies ton fils dans une école protestante s’il devient protestant ». Moi très affligée et très fâchée contre les frères pour la façon qu’ils ont agit. Ils m’ont même refusé un certificat que mon fils a passé les douze années d’études chez eux sans reprise, j’ai répondu à mon amie : « depuis l’âge de deux ans j’ai eu le soin de le mettre dans une école catholique si en une année il arrive à perdre les quinze années d’enseignement catholique, alors moi je saurai que je ne suis pas sur la bonne route je le suivrai.

Pendant l’année mon fils fréquenta l’église catholique de sa paroisse comme à l’ordinaire. Arrive le temps de la graduation, au collège Bird, on a organisé une cérémonie religieuse, mais la Vierge n’avait pas la place qu’elle méritait après de si grands bienfaits, comme il aurait été à Saint Louis de Gonzague. Compte tenu de notre dévotion à la Vierge, après la graduation, j’ai été voir mon curé pour lui expliquer toute l’histoire et lui recommander une messe d’action de grâce à l’intention de la Vierge Immaculée. Mon fils a passé les treize années scolaires sans rechute de sa rétinite, sans reprise scolaire, c’était extraordinaire je l’ai déjà dit. La messe devrait être célébrée le 16 juillet, deux dimanches avant, le prêtre en chair a annoncé une réunion du comité des mamans pour vendredi tout en précisant qu’il y a d’autres mamans qui allaient venir. J’ai entendu une voix qui me dit : c’est à toi que le prêtre s’adresse.

Le jour de la réunion je me suis présentée et j’ai été très bien accueillie. Pour moi c’était mon deuxième appel à la conversion. Cette fois c’est pour de bon. De là va débuter mon cheminement spirituel avec une soif ardente de la parole de Dieu, un engouement, pour le service de l’Église. Puisque jusqu’ici j’étais surtout au service de mes prochains à travers mes activités professionnelles et sur le plan matériel. Je n’oublierai jamais ce 16 juillet, quand pour la première fois, je vais prendre la parole à l’Église pour commenter la messe. Depuis lors j’ai mis tout moi-même au service de Dieu et dans l’approfondissement de mes connaissances spirituelles et bibliques.

Je peux dire que pour celui qui croit en Dieu tout est grâce. Dieu a utilisé la maladie et l’échec scolaire de mon fils pour me rapprocher de lui. De même cet évènement m’a permis de mieux comprendre le rôle de la Vierge Marie dans l’Église qui est de ramener les âmes à son fils Jésus. Mon groupe le comité des mamans va adopter pour patronne la Vierge Marie la Mère par excellence. Ainsi a commencé pour moi la grande dévotion à la Vierge incluant la pratique du rosaire.

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