vendredi 19 décembre 2008

MA PREMIERE VISITE A CITE SOLEIL

Cité Soleil la plus grande bidonville du pays Bastion des lavalassiens

Alors que huit jours avant des déclarations faites à la presse laissaient croire, que les lavalassiens de Cité Soleil allaient assassiner quiconque aurait accepté un poste de Ministre dans le Gouvernement qui succéderait au Président Aristide.

Il était Samedi matin 19 mars, deux jours après mon investiture j’ai décidé de me rendre à Cité Soleil. Cette visite a été préparée par un grand ami le Dr Gérard Joseph qui m’a fait le plaisir de m’accompagner ainsi que sa femme et un ami commun le Dr Bernard. Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer les religieuses qui travaillent dans la Cité, le feu père Volel pour finir ma tournée par une réunion communautaire après avoir visité tour à tour le centre hospitalier Sainte Catherine Labouré « CHOSCAL » et le centre de santé Rosalie Rendu tous deux fermés depuis plusieurs mois en raison de la crise politique.

Les participants à la réunion communautaire furent unanimes à reconnaître mon esprit d’ouverture mêlé de courage, car je n’avais aucun agent de sécurité avec moi. Alors ils m’ont dit : « Minis, se premye fwa nou wè yon Minis vinn chita pale avèk nou san zam san sekirite, Minis dèpi jodi a, se nou ki sekirite w ». De là s’est développé ce sentiment de confiance manifesté envers ma personne. Pour tous ceux qui ont l’habitude de questionner l’attitude des habitants de Cité Soleil vis-à-vis de moi y compris la presse; je dis qu’il s’agit de relation de confiance mutuelle. Ils voyaient en moi quelqu’un qui veut se rendre disponible pour les comprendre, les aider à sortir de leur situation d’exclusion plutôt que de les condamner. Ils m’appellent pour la plupart « manman » nous savons tous, que ce mot « manman » évoque l’idée de compréhension, d’affection, de tendresse, et d’amour.

De mon côté, je commençais à comprendre la situation dans laquelle patauge une bonne partie de notre société et combien ils aimeraient en sortir. c'est inimaginable. Je suis devenue dès lors plus sensible à la cause de cette couche marginalisée. C’est pour cela que je dis toujours je n’ai pas perdu mon temps au Ministère. Cette nouvelle expérience m’a fait grandir humainement, spirituellement et politiquement.

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