vendredi 19 décembre 2008

LA VIE AU FOYER ET LA POLITIQUE

Ma vie au foyer, ma vie spirituelle et ma fonction de Ministre

Déjà la vie s’annonçait plus difficile pour mes proches. Le samedi soir comme à l’accoutumée, le père Bernard mon conseiller spirituel, vient passer la soirée avec nous. Après une semaine de veille, les choses se sont plus ou moins tassées. Je me sens plus calme. Très tôt je me mets au lit. Ordinairement avant de me coucher, je dois apporter au père Bernard son verre d’eau et mon fils lui, me demande souvent « manman » tu veux me préparer un sandwich s’il te plait? Ce soir là, il était dix heures, alors que mon fils était en train de préparer lui-même son petit sandwich, père Bernard arrive à la cuisine, pour prendre son verre d’eau. Mon fils de lui dire tu es venu prendre toi-même ton eau et lui de répondre et toi tu prépares ton sandwich, enfin on ne peut plus demander tout cela au chef on la voit tellement fatiguée s’exclament les deux. Ils m’ont raconté tout cela le lendemain.

Le dimanche jour de la Résurrection après un bon sommeil du samedi je me suis réveillée dans de meilleure condition. Après la messe il n’y avait que les visites des parents et amis qui étaient à la fois réconfortantes et fatigantes. Quelques soit les circonstances dans le bonheur comme dans le malheur l’homme a besoin de ne pas se sentir seul.

Durant les premiers mois c’était difficile de concilier la vie familiale et le travail de bureau, car il me fallait consacrer beaucoup de temps pour le bureau afin de pouvoir renverser la situation dans laquelle se trouvait le Ministère, puisque cela faisait bien treize années depuis que le Ministère sur le plan structurel et organisationnel suit une courbe descendante. Il faut se pencher sur tous les aspects administratif, technique et politique. De la sorte il ne me restait plus de temps pour ma maison et ma famille. L’autre expérience douloureuse c’était pour la première fois que je vais accepter de monter dans une voiture avec des armes, que des personnes armées rentrent librement sous mon toit. Autant de choses qui ne riment pas avec ma philosophie de la vie. Je me suis consolée à l’idée qu’il s’agissait de simples formalités et que je n’avais aucune foi dans les armes pour ma sécurité.

Dans la pratique, j’avais tout l’appui des membres de ma famille et de quelques amis. Ma jeune sœur Peggy, elle était à la fois ma secrétaire et l’intendante de ma maison. Mon frère Victor ne rate jamais une semaine pour me visiter, il se considérait mon conseiller politique, il osait même vouloir me conseiller dans les prises de décisions administratives. Mes sœurs Andrée et Ginette qui vivent à l’étranger se font le devoir de m’appeler le plus souvent possible. Moi toujours soucieuse du défi à relever j’avais très peu de temps pour moi-même et ma famille. Je me rappelle à l’occasion de la semaine sainte, ma belle sœur Yolaine, elle prend toujours le soin de m’acheter mon poisson en me disant : zette je sais que tu n’as pas le temps pour cela. Dire que ce n’était pas seulement le temps qui me manquait mais aussi la liberté de m’arrêter n’importe où dans les rues ou d’aller au marché pour des raisons de sécurité disent mes agents de sécurité rapprochée. À ce point même certaines amies m’achetaient des choses sachant que je ne pouvais plus le faire moi même. Tous mes frères étaient à mon service en vue de m’apporter le soutien nécessaire. Je ne cesserai jamais de les remercier.

Sur le plan spirituel, dans ma paroisse, j’étais Ministre Eucharistique et aussi responsable des commentaires à la messe de neuf heures du deuxième dimanche de chaque mois. Les premiers jours, j’ai essayé de maintenir normalement mes activités à l’église. C’est ainsi que j’ai assisté le Nonce apostolique à la messe solennelle du dimanche de Pâques 2004. Par la suite, mes multiples déplacements tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger m’ont obligé à solliciter de ma paroisse une dispense. De plus dans ces fonctions politiques qui assez souvent sont souillées de bavures, il est bon de prendre un recul et laisser le temps à la communauté d’apprécier votre agir, car il est essentiel que le chrétien témoigne la présence du Christ partout et en tout. De même à la Fondation Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, j’ai sollicité un temps sabbatique et j’ai confié ma fonction de secrétaire général à un autre membre pour éviter tout équivoque entre les activités de la Fondation et la politique.

Il m’arrive au cours de mes voyages à l’étranger de ne pas pouvoir assister à la messe dominicale. Dans cette situation vous comprenez avec moi la nécessité pour que mon temps de travail comme disait Saint Paul soit des temps de prières par la qualité de mes relations avec les autres qui sont pour moi des sœurs et des frères. Il doit être un travail fait avec amour et dans un total désintéressement personnel et un oubli de soi. C’était là un défi que je ne pouvais relever qu’avec la grâce du Saint Esprit. Aussi je renouvelle mes remerciements à toutes personnes qui m’ont soutenue dans leurs prières, d’une façon spéciale mon père spirituel le révérend père Émile Joseph, mon accompagnateur spirituel père Bernard Némorin, mon Curé père Jean Claude Edmond, les membres de la Fondation Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la famille Hubert Morquette, tous les prêtres et les religieuses amis (es).

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