dimanche 22 mars 2009

HAITI DEMOCRATIE suite


Haïti à quand la Démocratie ? (Suite)

Identifier les causes profondes de la situation haïtienne, nous parait important et indispensable si nous voulons trouver une solution au problème actuel que confronte notre pays. Présentement, la situation d’Haïti frise le chaos pour tout observateur haïtien ou étranger. On a l’impression avoir tout essayé et après tout on piétine, parfois nous marchons même à reculons. Une fois j’ai entendu quelqu’un, dire : « Ayiti pap fè bak selman, Ayiti kase tèt tounen » cela m’avait fait rire quoique triste « dan ri manman l’ nan sèkèy ». Nous connaissons ce proverbe haïtien.

Chers amis revenons à notre réflexion. Actuellement notre pays est rongé par trois grands fléaux :


I. L’exclusion

Trop d’haïtiens vivant aux pays se sentent exclus de tout. Ils n’ont accès à aucun bien, aucun service, on décide en leur nom, on s’enrichit à leur dépend, ils ne participent pas aux prises de décision, on dépense des millions pour améliorer leur sort, leur condition de vie chaque jour tourne au pire. Ce sont autant de choses et d’attitudes qui les révoltent. Ils ont perdu confiance dans ceux qui les dirigent, pour ne pas dire dans l’homme d’une façon générale. Ils sont désespérés, ils n’attendent rien des autres. Cette situation est d’ailleurs responsable en grande partie de la vague de violence que connaît notre pays depuis les dernières années. J’ai fait cette réflexion en connaissance de cause, après avoir côtoyé et écouté bon nombre d’entre eux exprimer leur frustration et leur amertume.

Faisons un peu d’histoire, pour mieux comprendre ceux qui sont exclus : les esclaves opprimés aimaient ils les blancs? Pourquoi ils s’étaient révoltés? Il est clair que nous n’avons pas de groupes ethniques en Haïti, mais nous devons poser les problèmes sociaux de notre pays. Vouloir les ignorer c’est nous mettre les doigts dans l’œil. les disparités sont trop grandes.



II. La corruption

Dans toute société riche ou pauvre la corruption ne peut profiter qu’à un petit groupe, une minorité. Par conséquent elle fait souffrir les autres elle punit la majorité qui se voit privés de l’essentiel pour vivre, face a une minorité vivant dans l’opulence. Cette situation contribue à augmenter la colère de cette majorité souffrante.

Le pire, ceux qui sont appelés à corriger ces irrégularités ont préféré promouvoir leur extension pour ne pas dire leur généralisation, car nous avions entendu de la bouche du chef du Gouvernement que personne ne peut résister face a l’argent sale. Ce qui traduit une acceptation pure et simple de l’inacceptable par les plus hautes instances de l’État. D’ailleurs il y a de cela deux ans le Président de la République avait déclaré sur la voix des ondes que tout l’État est corrompu, le palais national, la Primature, la chambre, le Sénat, le judiciaire les Ministères etc.. C’est quand même grave quand on pense que rien n’a été fait à date pour y remédier.

Il ne saurait avoir de corrompu s’il n’y a pas de corrupteur. Et vous du secteur privé, vous vous sentez à l’aise face à la souffrance de tant de compatriotes. Dites vous bien : que puis je faire pour apporter ma pierre à la construction d’une société plus juste et plus équitable comme condition indispensable à l’établissement de la paix durable ?


III. La médiocrité

Notre système éducatif jadis très fort est aujourd’hui en chute libre. Depuis quelques années les écoles publiques sont devenues peu fonctionnelles. Tout le long de l’année c’est la grève, des manifestations d’élèves. On a l’impression que les élèves sont en train de mener une bataille contre le système scolaire au lieu d’acquérir des connaissances. La nature a horreur du vide, les écoles borlettes se sont multipliées pour répondre à la demande croissante de la population. L’éducation nationale au lieu de faire l’effort de corriger ce déficit a préféré faire le nivellement vers le bas par l’innovation d’un système allégé d’évaluation officielle. Actuellement un jeune haïtien baccalauréat en main ne peut affronter le concours d’admission d’une université sérieuse. Entre temps des universités borlettes s’ouvrent pour accueillir ces jeunes bacheliers ratés. Cette médiocrité contribue fortement à diminuer les opportunités et constitue un obstacle majeur à la croissance économique du pays et à son développement.

Parallèlement un petit groupe d’écoles étiquetées à tort écoles des riches fonctionnent très bien et dispensent une formation de qualité qui n’a rien à envier de la formation des autres pays. Encore une situation qui aggrave le fossé entre les familles haïtiennes.

Nos dirigeants se complaisent dans la situation. Ils ne se sentent pas concernés comme beaucoup d’autres haïtiens. D’ailleurs ils n’utilisent pas les services des professionnels nationaux. Pour se faire soigner ils vont à Cuba, Santo Domingo, les États-unis ou l’Europe. Ils envoient leurs enfants dans les universités étrangères. Comment imaginez vous que ce pays dans ces conditions puisse connaître une quelconque croissance économique. D’ailleurs ce sont autant de fuite de devises qui représentent un manque a gagner pour nos professionnels qui ont investi leur savoir et leur avoir en vue de créer la richesse et pour le pays aussi, car plus on gagne plus on paie les taxes.

À suivre

Aucun commentaire: