Discours du Ministre de la Santé Publique et de la Population Dr Josette Bijou Marraine de la promotion
Monsieur l’ambassadeur de Cuba
Monsieur le Secrétaire d’Etat à la JSSC
Monsieur le Directeur Général du MSPP
Distingués invités
Chers collaborateurs, chers amis de la Presse,
Qu’il me soit permis de vous remercier bien sincèrement d’être venus participer à cette cérémonie, pour marquer, avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population, la réussite d’un programme auquel l’ancien gouvernement s’était engagé, dans le cadre de la coopération haïtiano cubaine.
Ce geste du Ministère de la Santé de saluer de façon officielle l’entrée en fonction des cent vingt huit médecins diplômés de la Faculté de Médecine de l’université de Santiago de Cuba, témoigne de la volonté du Gouvernement de transition de protéger les acquis en respectant la continuité de l’état dans tout ce qui est profitable pour le développement de notre cher pays. Nous sommes convaincus qu’il en sera ainsi à notre départ. Nous le souhaitons vivement et de tout cœur.
Mesdames, Messieurs,
En dépit des multiples échanges entre le Ministère de la Santé Publique et les membres de la coopération cubaine basés en Haïti, la réalité pour nous était toute autre. Il a fallu un appel téléphonique du comité des étudiants pour nous faire réfléchir et bien comprendre la nécessité de nous tourner vers ces compatriotes haïtiens basés à Cuba. Depuis lors nous pouvons dire des barrières ont été brisées, les relations sont devenues de plus en plus cordiales. Les échanges se sont multipliés.
C’est ainsi que le 18 mai 2005, à l’occasion de la visite d’une délégation du Ministère de la Santé Publique à Santiago de Cuba, un certificat rédigé en langue espagnole dont le contenu est le suivant: « Pour votre appui, votre détermination et votre volonté de travailler pour le bien-être des étudiants en médecine à Cuba » me fut octroyé par le comité central des étudiants haïtiens de la Faculté des Sciences Médicales de Santiago de Cuba. Un texte simple, mais réconfortant et débordant de sincérité.
Environ deux mois plus tard, plus précisément le 11 juillet 2005, je reçois une lettre d’invitation rédigée en ces termes : « La bienveillance et la sollicitude que vous avez toujours manifestées pour tout ce qui touche notre groupe font qu’aujourd’hui nous nous enhardissons à vous demander de bien vouloir être la Marraine de notre Promotion ».
Deux écrits d’une même valeur intellectuelle, bien sûr, mais différents par leur profondeur. En effet, le deuxième semble s’adresser à une personne qu’on veut intégrer dans une grande famille. Vous devinez toute l’émotion qui se dégage en moi.
Des circonstances tout à fait indépendantes de ma volonté, et qu’il me parait inopportun d’évoquer ici, m’ont empêchée d’être à leurs cotés, comme il l’avaient espéré, à la grandiose cérémonie de remise de diplômes. Mais soyez rassurés : ce malheureux contretemps n’a pas terni l’éclat de leurs succès en terre étrangère, aux yeux du Gouvernement, et plus particulièrement du Ministère de la Santé Publique et de la Population, ni émoussé l’estime de leur marraine qu’ils méritent bien.
A ce titre, je leur prie de bien vouloir se mettre debout pour recevoir les applaudissements de l’assistance. Applaudissez les s’il vous plait.
Je vous remercie.
Mes chers filleuls,
Le chemin que vous venez de parcourir durant vos six années d’études était sans aucun doute sinueux, semé d’embûches. Adaptation à une langue étrangère, aux us et coutumes de vos hôtes, et surtout à une vie sociale complexe, eu égard aux différences de nationalité et de cultures de vos camarades.
Mais au prix de grands sacrifices, vous avez surmonté tous les obstacles. Votre courage, votre persévérance et votre intelligence éprouvée vous mettent aujourd’hui sur la voie d’exercer une noble profession. Bien plus, l’un d’entre vous a relevé un défi de taille, en décrochant le titre de lauréat des lauréats sur une promotion d’étudiants venus de 38 pays. Aussi la famille médicale haïtienne est heureuse de vous accueillir en son sein et soyez les bienvenus au Ministère de la Santé Publique et de la Population.
Vous pouvez vous enorgueillir à juste titre, ainsi que vos parents qui durant votre longue absence ont vécu des moments de joie, de tristesse ou d’angoisse, suivant la nature des nouvelles qui leur parvenaient. Votre marraine aussi est fière de vous, et elle se fait le plaisir de vous présenter les plus chaleureuses félicitations du Gouvernement de la République.
Toutefois, ne vous illusionnez pas, chers filleuls. De retour dans votre patelin, conformément à l’accord qui vous lie au Ministère de la Santé Publique et de la Population, vous allez faire face à de nouvelles données humaines, à de nouvelles réalités sociales. Il est donc possible que vous vous heurtiez à des épreuves déconcertantes : l’indifférence des uns, l’incompréhension des autres, un manque de matériels, qui entraînent parfois des sentiments de frustrations.
Heureusement, votre vivacité d’esprit vous permettra de réaliser qu’en dépit de la variété des comportements et la diversité des gestes médicaux, techniques et administratifs, les groupes que vous incorporerez visent tous un but commun : participer au développement durable de notre pays, dans le cadre de la réalisation des objectifs du millénaire.
Je suis donc convaincue, mes chers filleuls, que vous ne vous laisserez jamais sombrer dans un découragement stérile. Vous avez la capacité d’organiser votre travail à la hauteur de la mission qui vous sera confiée. Votre discipline, votre sens du devoir doivent faire la différence dans les circonstances les plus difficiles. Alors, et alors seulement vous aurez bien mérité de la confiance de votre chère marraine.
Sur ces mots, je vous convie chers filleuls, à vous donner sans réserve. Montrez vous courageux et généreux. Allez par delà les monts et les vallées, là où le devoir vous appelle, pensez les plaies physiques, soulager la douleur humaine. Soyez des hommes et des femmes au grand coeur, la route de la réussite est longue, mais, le succès est au bout du chemin.
Bonne chance, beaucoup de succès dans votre carrière tels sont les souhaits de votre marraine. Que Dieu vous garde et que l’Esprit Saint vous comble de ses dons.
Pour finir mes propos, je prie l’ambassadeur de Cuba, de bien vouloir présenter au Président Fidel Castro et au peuple cubain, les remerciements du Gouvernement et du peuple haïtien pour tout l’appui accordé à Haïti dans un moment très difficile de son histoire. Monsieur l’ambassadeur, Les haïtiens sont très sensibles à toutes ces marques d’attention.
Je vous remercie tous.
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