dimanche 5 avril 2009

ERADICATION DE LA TUBERCULOSE

LA TUBERCULOSE UN PROBLEME DE SANTE PUBLIQUE

L'éradication de la Tuberculose est prévue pour 2050, en 2009 où sommes nous en Haïti ? où sont passés les engagements pris par le Gouvernement haïtien en 2000 au sommet des Nations Unies de faire baisser considérablement l'ampleur de la maladie en 2015? échéance des objectifs de développement du Milénaire. Aujourd'hui nous nous contentons de dire que Haïti n'atteindra pas les objectifs du Milénaire.

En 2006, dirigeants et travailleurs de santé en présence de tous les concernés partenaires et amis, communauté internationale et représentant des malades ont renouvelé les engagements en faveur de la lutte contre cette pathologie. Voici les propos prononcés ce 24 mars 2006 à l'occasion de la commémoration de la journée.


Mesdames, Messieurs,

Ann mete men pou nou derasinen tibèkiloz se tèm jounen mondyal tibèkiloz lane 2006 lan. Kote, pwofesyonèl nasyonal, kominote entènasyonal, sosyete civil nou reyini maten-an pou nou reflechi sou gwo deklarasyon sa-a.

Aujourd’hui des centaines de milliers de personnes à travers tous les pays du monde veulent agir pour la vie, en faveur d’un monde libre de tuberculose.

En effet, depuis le 24 mars 1882 date à laquelle Robert Kock présenta au monde scientifique le résultat de ses recherches, confirmant la découverte du mycobacterium tuberculosis comme agent causal de la tuberculose chez l’homme, la science a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. Comme, la découverte de la streptomycine vers les années 40, l’institution de la polychimiothérapie au cours des années 50 et plus près de nous l’application de la stratégie DOTS dans les années 90.

Actuellement, le phénomène le plus marquant, c’est la conjugaison des efforts de toutes les nations concernées, réalisant un mouvement global orchestré par l’OPS/OMS, le Partenariat STOP TB et l’Union Internationale contre la TB et les maladies respiratoires. Ce coude à coude de tous les états constitue une levée de bouclier mondiale contre l’ennemi commun qu’est la tuberculose.

Aucun pays, aucun peuple ne se sent seul dans la lutte. Chez nous en Haïti cette volonté de conjuguer nos efforts nous a conduit à initier une action insulaire contre la tuberculose qui s’est soldée, il y a environ une année par la signature d’un accord binational pour lutter contre ce fléau sur l’île d’Haïti par une prise en charge adéquate de nos compatriotes vivant hors de nos frontières.


Mesdames Messieurs,

En Haïti, le défi auquel nous faisons face est de taille. En effet chaque année plus de 25,000 nouveaux cas dont environ 12,000 sont contagieux nous arrivent, sans évaluer la co-infection TB-VIH qui ajoute son poids à ce fléau.

Le pays a vraiment besoin de l’effort concerté de tous ses fils et de tous ses amis pour affronter cette situation. En cette occasion, je félicite le courage de tous les prestataires qui se sont montrés dévouer à cette noble cause. J’encourage tous les malades à apporter leur contribution dans la lutte par leur fidélité au traitement et leur témoignage des bienfaits de la thérapie afin de convaincre les plus sceptiques à se faire soigner.

En dépit de la gratuité du diagnostic et du traitement, nous savons qu’il existe des barrières tant culturelles que géographiques. A ceux qui doivent encore surmonter ces difficultés pour accéder aux soins je leur demande de ne pas perdre espoir, car le Ministère de la Santé aux côtés de ses partenaires veut œuvrer pour que chaque tuberculeux sans discrimination ait accès au traitement. Ce cri s’étend à nos frères vivant au-delà de nos frontières en République Dominicaine.

Par la commémoration de cette journée mondiale 2006 sous un thème exprimant tant notre volonté et notre détermination, nous nous engageons à poser des actions précises et correctes pour améliorer le sort de nos frères frappés par la maladie et en proie à des difficultés sans nombre découlant de la situation socio-économique de notre pays.

En prenant cet engagement, nous comptons pour le tenir, sur la coopération de nos amis internationaux, sur des partenariats sûrs et sincères, sur le courage de nos cadres et de nos prestataires à continuer le travail.

Dans ce contexte de compréhension et de soutien mutuel, nous allons ensemble poursuivre les objectifs de développement du millénaire et notre effort contribuera à réduire valablement le poids de la tuberculose dans le monde vers l’année 2015 et à obtenir son éradication vers 2050.

Mesdames Messieurs,

C’est avec beaucoup d’émotion que je salue la présence dans cette enceinte de tant d’amis du Ministère de la Santé, je veux citer les Représentants de l’OPS/OMS de l’USAID, de l’ACDI, de la Coopération Française, de la MSH, du Fonds Mondial.

Je me réjouis également de la compagnie de mes collaborateurs et partenaires locaux ou nationaux, la Fondation SOGEBANK, ICC-CAT, CDS, CARE-HAITI, MARCH, Zanmi Lasante, HAS, GHESKIO, AOPS, FHI.

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population s’estime heureux d’entretenir avec vous, chers amis, une coopération tant utile que fructueuse pour le contrôle de la tuberculose dans notre milieu.

Je veux également saluer avec une note de fierté le dévouement inconditionnel des Directions départementales, des Coordonnateurs de Programme et de tous les cadres du Ministère dans leurs efforts soutenus pour fournir au programme national de lutte contre la Tuberculose (PNLT) l’énergie nécessaire à son exécution et à son succès. Le défi est grand, mais la volonté de vaincre est plus forte. Un grand vouloir engendre un grand pouvoir.


Mesdames messieurs

Je me situe vers les années 90 où j’ai eu l’occasion d’assister à la préparation et la mise en oeuvre du premier programme national de lutte contre la tuberculose. En quinze ans nous avons parcouru du chemin, nous avons abattu des sentiers. Ce programme a connu des périodes de succès et de déclins. Aujourd’hui nous pouvons nous enorgueillir de notre ténacité.

Comment parler de cette période dans l’histoire de la tuberculose sans avoir une pensée spéciale pour cette personne spéciale, ce dévouement sans pareil, ce don de soi, cette noblesse de cœur, celle qui a su comme lui, donner sa vie pour ses frères. Je veux parler du Docteur Iderle Célestin.

Aussi pour témoigner notre reconnaissance envers cette belle figure de la médecine haïtienne, ce personnage inoubliable, et pour mieux perpétuer sa mémoire, je propose à l’assemblée que le laboratoire de mycobactérie du laboratoire national de santé publique d’Haïti porte désormais le nom du Dr Iderle Célestin.
Pour finir mes propos, je suis vraiment reconnaissante envers tous ceux et celles qui durant les deux années de la transition ont contribué techniquement et financièrement à la relance du programme national après ses trois années de déclin. Un merci spéciale à l’USAID à travers la MSH qui nous avait facilité la réouverture du laboratoire de contrôle de qualité, merci à l’OPS/OMS pour son accompagnement et finalement merci au Fonds Mondial. Je remercie également les amis et partenaires qui ont contribué à la réussite de cette journée. J’envoie un dernier mot aux malades :

Tibèkiloz se yon maladi ki genyen tretman. Nou pa dwe neglije pran medikaman nou. Se la sekrè gerizon an ye. Kenbe fèm pa lage. Ministè Sante piblik ak patnè l’ yo di nou : nou mèt konte sou yo.
Pase yon bòn jounen.

A vous tous qui êtes venus rehausser l’éclat de cette journée, Au nom du Gouvernement de transition, au nom du Ministère de la Santé Publique et de la Population et en mon nom propre je vous dis merci.

Enfin, je veux ajouter que c’est avec beaucoup d’émotion et une note de fierté que j’ai reçu ce matin le prix du Docteur Iderle Célestin

Encore merci.

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