vendredi 18 juin 2010

REFLEXIONS

REFLEXIONS AUTOUR DE LA SITUATION D'HAITI CINQ MOIS APRES LE SEISME DU 12 JANVIER 2010

La Classe politique bouge, le Pouvoir fonce, le Peuple croupit,

C’est la situation d’Haïti environ cinq mois après le séisme du 12 janvier. Tandis que le monde entier est tourné vers le foot ball, nous haïtiens, pouvons nous oublier notre calvaire?

En effet le Pouvoir malgré ses faiblesses a profité de la situation créée par le terrible tremblement de terre, pour gagner du terrain. Déjà il a obtenu le vote de deux lois, une déclarant l’état d’urgence et l’autre consacrant une éventuelle prolongation du mandat du Président de la République.

La première loi soustrait l’exécutif de toute possibilité de contrôle de la part de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif «CSCCA», du Parlement, de la Commission de Passation de Marché «CPM» et autre. En même temps cette loi officialise une commission internationale pour la reconstruction du pays la fameuse «CIRH» si contestée par la classe politique.

Les Partis politiques crient au scandale, ils invitent le peuple, la société civile, leurs partisans et sympathisants à gagner les rues pour réclamer le retrait des lois, le départ immédiat et sans condition du Président de la République. Ils profitent pour critiquer le Conseil Électoral Provisoire «CEP» et demander son renvoi. Encore un nouveau scandale de corruption s’est produit au sein du CEP ces derniers jours. Le pays peut il supporter un renforcement de la crise économique et sociale qu’il traverse à l’heure actuelle?

Le peuple croupit dans des tentes ou des abris de fortune faits de paille, de plastic ou de haillons, flanqués dans un environnement malsain, mal entretenu, sans espoir, sans savoir le jour où il va en sortir. En effet, la population haïtienne, en particulier celle des zones frappées par le séisme vit des moments très douloureux, exposée au soleil, à la pluie et aux vents. Avec la saison pluvieuse, à chaque chute de pluie les sites sont inondés.

Tout le monde se demande à quand la délivrance. Même des jeunes se posent la question suivante : aurons nous le temps de voir la délivrance d’Haïti.

Dans ce tourbillon, j’ai décidé de placer un mot. Ceci, suite à une rencontre que j’ai eu cette semaine avec un groupe de jeunes qui, après quelques minutes d’entretien m’ont fait la déclaration suivante :
Ministre pourquoi vous ne présentez pas vos idées à la radio ou à la télévision?
Ils ont ajouté : ce sont toujours les mêmes qui parlent et seulement pour critiquer. Nous pensons que les gens qui ont de l’expérience comme vous doivent s’investir.

Dans ces quelques lignes, je vais essayer de me prononcer sur quatre points. Dont :

La loi d’urgence et la création de la CIRH
La loi prolongeant le mandat du Président
L’attitude de la classe politique
l’organisation des élections
Il est clair, que l’adoption de la loi d’urgence de 2008 était une absurdité. En effet, comment comprendre qu’un Parlement sérieux puisse donner un chèque en blanc à l’exécutif, en votant dans le vide sans aucune planification, des lois qui engagent tant d’argent. Il s’agissait de fortes sommes : 197 millions, 163 millions de dollars américains. Toute situation d’urgence demande une planification. D’ailleurs après le renvoi du Premier Ministre, le Sénateur Anacacis, un proche du Pouvoir va demander à ses collègue, sur quelle base ils vont évaluer le rapport du Premier Ministre, car il n’y avait aucune action programmée.

Pour finir la comédie, nous allons assister plus tard à une mascarade de séance pour accuser un Premier Ministre de corruption sans pouvoir établir les preuves. Là on est en droit de se demander du Premier Ministre au Parlementaire qui est le plus corrompu?

Pour revenir à la dernière loi d’urgence, c’est encore une absurdité, une loi d’urgence de dix huit mois pour reconstruire un pays. Moi, cette loi me dérange, car elle soustrait le Pouvoir exécutif à tout contrôle. Cependant, nous ne devons pas nous laisser tromper sur une question de souveraineté par rapport à la CIRH. Dans tous les cas, qu’il s’agit de don ou de prêt, les fonds alloués au pays à partir de la coopération internationale, ont toujours été soumis au principe d’une gestion conjointe. Aucune dépense ne peut être effectuée sans la non objection du bailleur ou du donateur. Nous ne devons pas donner l’impression que nous ne voulons échapper à tout contrôle.

Cependant le Gouvernement après avoir créé le fonds commun qui allait être géré par la Banque Mondiale aurait pu choisir de faire un accord avec la Banque Mondiale et dans cet accord inclure la CIRH. De cette façon il y aurait le contrôle externe par la CIRH puisqu’il s’agit de fonds externe et il resterait la possibilité du contrôle interne par les instances compétentes : CPM, CSCCA et le Parlement. De plus si le gouvernement a été contraint d’accepter une loi d’urgence créant la CIRH, comme certains proches le prétendent, pourquoi n’a t-il pas plaidé pour que le Directeur Général de la CIRH soit obligatoirement un haïtien. Quand j’ai lu sur les journaux l’avis de recrutement du Directeur Général de la CIRH, mentionnant que toute nationalité pouvait appliquer, je me suis dite : même l’exécution de la reconstruction de notre pays peut nous échapper. Nous le savons tous, la Direction Générale c’est le niveau d’exécution des actions. Quand on considère ces faits, on doit dire qu’il est vraiment important pour nous, qu’en surveillant les mauvais coups politiques, de voir ce qu’on peut tirer de bon pour ce peuple réduit aujourd’hui au dessous du niveau de la misère. Moi quand je regarde certains camps d’hébergement, je dis que nous sommes tous des fous. Car seuls les malades mentaux vivaient autrefois dans ces types d’abris.

A présent venons à l’attitude des Partis Politiques et de certaines organisations de la société civile qui demandent le retrait des deux lois, le départ du Président Préval et le renvoi du CEP. Je me suis déjà prononcée sur la non nécessité d’une loi d’urgence, qui aurait pu être remplacée par un accord qui serait ratifié par le Parlement. D’ailleurs cette loi donne lieu à trop de risque de corruption avec les chances que le peuple haïtien après avoir tout perdu, leur vie et leurs biens, soit encore les grands perdants.

Le Gouvernement annonce de grands chantiers d’infrastructures. Avec la loi d’urgence, ces travaux qui coûteront des millions vont être attribués sans appel d’offre à beaucoup de firmes internationales. Ce qui signifie : les montants donnés à Haïti vont retourner à leur pays d’origine, nous laissant quelques infrastructures routières que les problèmes environnementaux vont rapidement détruire.

Encore un autre problème, la question de l’environnement, je crois que, les politiciens, la société civile, les professionnels, tous devront, comme un seul homme exiger dans le cadre de l’urgence, qu’il soit réalisé en même temps que les infrastructures routières, des travaux de protection et de réhabilitation de notre environnement qui est la plus grande source d’insécurité pour la famille haïtienne et nos amis étrangers vivant au pays, ainsi que la relocalisation des sinistrés. Ces deux actions relèvent davantage du domaine de l’urgence.

Il est clair pour nous tous, que le pays n’a pas la capacité matérielle pour exécuter tous ces grands chantiers, mais dans un fonctionnement régulier avec respect des règles du jeu, un Gouvernement prévoyant qui défend son peuple, les procédures de passation de marché devrait être respectées ceci dans l’intérêt du pays. Dans ce cas là, un des critères d’évaluation et de sélection des firmes internationales, devrait être le pourcentage d’emplois nationaux créé. De la sorte, beaucoup de firmes internationales se verraient dans la nécessité d’établir des partenariats avec les firmes haïtiennes qui pourraient en profiter pour augmenter leur capacité opérationnelle et être mieux en mesure d’assurer l’entretien de ces routes au départ des firmes étrangères.

Quand à la loi sur la prolongation du mandat du Président, il est temps que les femmes et les hommes qui choisissent de faire la politique acceptent de s’élever au dessus de leurs intérêts personnels. Car, dans cette affaire, c’est bien le Parlement qui a ouvert la porte avec les Sénateurs de deux ans, de quatre ans et les Députés. J’ai entendu les Sénateurs et les députés proches du Pouvoir évoquer ce point. Tout de même le Président de la République doit se ressaisir, car il avait la responsabilité d’organiser les élections s’il ne l’a pas fait, il ne peut bénéficier de ses erreurs. Les choses seraient trop faciles dans ce pays. Cependant je dis qu’il doit terminer son mandat, jusqu’au 7 février. Nous ne devons pas aggraver la crise que vit notre pays.
.
Les Partis politiques sont inquiets quand à la tenue des élections libres et honnêtes par le Président Préval et son CEP tant discrédité. Ce n’est pas à tort, car le Président Préval n’a rien à envier des Duvaliers et des Militaires pour ce qui concerne l’organisation des élections frauduleuses. Par contre le changement de ce CEP ne suffit pas pour garantir des élections honnêtes. La fraude électorale peut être au rendez vous même avec neuf conseillers honnêtes. Quand il est de la volonté du Pouvoir de réaliser un coup d’état des urnes, la situation devient compliquée car il dispose de beaucoup de moyens pour exécuter son forfait.

Face à cette situation, au lieu de tenter des actions habituelles non susceptibles aujourd’hui de faire bonne recette, j’aurais tendance à suggérer à la classe politique et au peuple haïtien de faire preuve d’intelligence en essayant d’innover

Demander au Président de se retirer avant son mandat pour installer un Gouvernement de transition ne fait pas l’unanimité et cela risque de compliquer la situation de la population. Ce geste se répète trop souvent, sans grand changement. Le peuple est fatigué. Oui essayons d’innover.

Nous répétons souvent il faut faire la politique autrement, il faut intégrer les jeunes dans la politique. Voilà une occasion en or pour intégrer les jeunes dans une action politique. Pour la réalisation des élections, exigeons du Pouvoir la création d’une brigade de jeunes observateurs indépendants. Au lieu de nous envoyer des observateurs de l’OEA de l’ONU qui ne comprennent rien de notre culture et qui coûtent beaucoup d’argent. Avec l’université demandons qu’il soit recruté des jeunes universitaires qui auront à observer tout le processus depuis l’établissement des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats. Ces jeunes ne doivent avoir aucun contact ni avec le Pouvoir ni avec le CEP, ni avec un quelconque Parti politique. Le PNUD par exemple qui détient un mandat des Nations Unies à la fois technique et politique, pourrait s’occuper du recrutement en collaboration avec l’université et également de la formation de ces jeunes observateurs avec l’aide des experts venus de l’étranger. Ces jeunes seraient déployés à tous les niveaux de la machine électorale et sur toute l’étendue du territoire national.

Certains diront le Pouvoir peut les corrompre. À tous ceux là qui pensent ainsi, je réponds si le Pouvoir arrive à corrompre cinq à six milles jeunes en moins de trois mois, nous devons accepter de nous retirer peut être sur l’une de nos petites îles et laisser la terre ferme aux corrompus car l’avenir de ce pays serait compromis. Vraiment, je ne verrais pas ce que quelqu’un de mon age aurait à défendre dans un tel pays. .


Pour nous résumer, nos suggestions ou recommandations sont les suivantes :

Le Pouvoir doit tout faire s’il n’est pas trop tard, pour que le Directeur Général de la CIRH soit un haïtien. Ce Directeur devra être recruté par la CIRH, sur base de compétence, d’honnêteté et d’intégrité. Ce sera une bonne chose pour Haïti, d’avoir l’exécution des actions.

En dépit de cette loi d’urgence, le Gouvernement doit faire preuve de sagesse et utiliser les procédures de passation de marché pour l’attribution des travaux d’infrastructure.

Dans le cadre de la reconstruction, le Gouvernement devra introduire dans les critères d’évaluation des firmes internationales, le pourcentage d’emplois nationaux créés, ceci offrira aux petites firmes locales la chance de trouver des partenariats et augmenter ainsi leurs capacités d’intervention à l’avenir, grâce au transfert de compétence.

les problèmes environnementaux et la relocalisation des sinistrés dans des abris décents doivent être un objet de préoccupation pour le Gouvernement. Pour toutes les raisons suscitées ces deux actions sont beaucoup plus urgentes que les infrastructures routières. De la sorte, dans le cadre du programme d’urgence et de reconstruction, des mesures concrètes doivent être annoncées à la population.

La création en collaboration avec l’université d’une brigade de jeunes observateurs indépendants pour l’observation électorale en lieu et place de certains étrangers. Par l’intégration de ces jeunes le Gouvernement donnera une preuve de sa volonté de réaliser des élections transparentes et crédibles.

La question du CEP doit trouver une solution concertée entre les acteurs politiques, pour éviter au pays de tomber dans la crise de 2000 avec la nomination des élus contestés à tous les niveaux.

Concernant une éventuelle participation de l’Église Catholique à la formation d’un nouveau CEP ou au remaniement de l’actuel, mon opinion est la suivante : que les dirigeants de la Conférence Épiscopale Haïtienne «CEH » fassent preuve d’intelligence, en refusant toute participation à la formation d’un quelconque CEP, pour garder une position neutre et critique pour mieux accompagner le peuple de Dieu dans sa douleur.

Ces suggestions représentent ma faible contribution à toute tentative visant à sortir mon pays du bourbier où il se trouve à l’heure actuelle. D’autres réflexions viendront plus tard pour parler en détail de la situation des sinistrés dans les sites d’hébergement tant de l’aire métropolitaine que des villes de province touchées par le séisme.

Dr Josette BIJOU M.D.
Email: ambijou@adverteck.com
Blog: josettebijou.blogspot.com

vendredi 11 juin 2010

INFORMATIONS

INFORMATION IMPORTANTE

le 25 mai 2010 a eu lieu à la salle de conférenvce de l'hopital de la communauté haïtienne "HCH" l'assemblée générale de la fondation haïtienne de la santé et de l'éducation la "FHASE". Au cours de cette assemblée j'ai été élue présidente de la Fondation pour une période de deux années.

La mission de la FHASE consiste à travailler en collaboration avec les organismes nationaux et internationaux au développement de la santé publique et de l'éducation à travers le territoire haïtien.

A cette nouvelle fonction, j'espére pouvoir encore une fois apporter ma contribution au développement de mon pays et surtout ne pas décevoir les membres qui m'ont témoigné leur confiance.

J. B.

jeudi 1 avril 2010

REFLEXION SUR LA SITUATION SANITAIRE D'HAITI APRES LE SÉISME DU 12 JANVIER 2010

Haïti Situation Sanitaire après le Séisme du 12 janvier 2010


Ce texte, chers internautes, je l’ai écrit quinze jours après le séisme, suite à une rencontre que j’ai eue au siège de la Représentation de l’OPS/OMS en Haïti avec des consultants venus de Genève et d’autres pays de l’Amérique pour assister le Gouvernement.

Cette approche proposée qui aurait donner au moins la garantie d’une gestion transparente de l’aide humanitaire en sante qui est le plus important a la suite d’une catastrophe naturelle, avait pour objectif principal de minimiser les risques d’épidémies de toutes sortes qui aujourd’hui encore pèsent sur la population. De mémoire, rappelons que le cyclone Flora survenu les 3 et 4 octobre 1963 a été suivi de 75.000 cas de paludisme diagnostiques selon l’OMS au cours des 4 à 5 mois après la catastrophe.

Disons qu’à l’époque les actions de santé publique n’étaient pas bien connues, mais aujourd’hui c’est inacceptable. De même qu’on dit : le séisme ne fait pas de mort, la catastrophe naturelle n’entraîne pas d’épidémie de maladies elle crée les conditions. Quand rien n’est fait ou quand tout est mal fait surviennent des épidémies.

L’approche devrait permettre également aux autorités d’avoir tout le temps nécessaire pour bien planifier la période de relèvement et la reconstruction du pays en collaboration avec les différents secteurs de la vie nationale. Car s’il faut bien gérer la période d’urgence, il faut aussi bien planifier et bien exécuter la stabilisation et la réhabilitation, ce qui a toujours été notre faiblesse et qui nous a valu en partie cet exode rural massif.


Le problème

Beaucoup de personnes sont sans abri, d’autres ont peur de se mettre sous leur toiture de béton même sans dommage car les répliques continuent
Certaines personnes ont tout perdu, d’autres sont obligées de surveiller contre les voleurs ce qui reste de leur maison endommagée ou intacte. Car avec le séisme, la prison a été vidée, les voleurs sont partout.
Les gens dorment pour la grande majorité dans des abris faits de draps, de plastiques ou de paille. Il n’y a pas suffisamment de tentes pour en offrir a tout le monde.
Il y a absence de prise en charge ou plutôt des actions irrationnelles sont menées par les autorités qui peut être, sont de bonne foi.
La situation sanitaire est désastreuse au niveau des sites d’hébergement pas d’eau pour se laver, pas de latrines dans la majorité, pas de système de collecte des ordures ménagères. Mouches et moustiques envahissent les sites,
La situation nutritionnelle est très précaire pour les groupes vulnérables enfants, femmes allaitantes, femmes enceintes, vieillards et handicapés.
Il y a des risques énormes de catastrophes épidémiques en l’absence d’un bon système de surveillance épidémiologique des maladies post catastrophes.
Avec l’arrivée de la saison pluvieuse, les risques d’éclatement augmentent avec des répercutions politiques dangereuses pour le pouvoir même s’il n’existe aucune force de l’opposition. Après chaque petite pluie, il y a une petite manifestation.

Les actions menées

Le Président de la République a créé des commissions qui parait il, n’ont pas grande chose à voir avec les Ministres sectoriels qui de leur coté ont été affecté chacun à une commune.
La communauté internationale comme les haïtiens vivant à l’étranger ont envahi le pays particulièrement dans le domaine de la santé. Des équipes de santé par ci et par là sans aucune coordination. Parfois elles se battent pour un même champ d’action.
L’approvisionnement des institutions sanitaires en médicaments et autres intrants se fait tant bien que mal par l’OPS sous le contrôle de la commission présidentielle.
L’aide alimentaire est fournie massivement et directement à la population aidée des CASEC et des Maires. Cette aide consiste en grande partie en une distribution de céréales, sans aucune considération d’ordre nutritionnel.
Il y a une forte tendance à la publicité parfois mensongère de part et d’autre. Les autorités annoncent des actions qu’on ne voit pas, la population accuse les autorités de détournement de l’aide parfois a tort.
Il existe une totale méfiance de la population vis-à-vis des dirigeants. Le peuple sollicite même une ingérence étrangère dans le cadre de la gestion de l’aide à accorder au pays.

Le Gouvernement est dépassé par les évènements, comme l’a si bien dit le Premier Ministre, mais ils ne font pas suffisamment d’ouverture sur les compétences.

Interventions proposées

Suite au séisme du 12 janvier, la période d’urgence a été abordée de façon trop irrationnelle, des risques énormes d’épidémie persistent si on ne rectifie pas. Avec la saison pluvieuse la situation va se compliquer. S’il arrive un cyclone ou une inondation dans n’importe quel endroit du pays la situation peut devenir incontrôlable. Pour cela nous proposons ce qui suit :

La Représentation de l’’OPS/OMS devra solliciter officiellement le mandat de coordonner l’aide humanitaire d’urgence en santé, puisqu’elle a l’expérience des crises antérieures. Alors, les actions suivantes pourront être mises en œuvre pour soulager la population en attendant l’élaboration du PDNA, la mobilisation des ressources et la mise en œuvre des actions durables comme le veut le Gouvernement, le peuple haïtien ainsi que la communauté internationale.
1. Mobilisation de jeunes universitaires en priorité ceux des sciences humaines et d’Ethnologie (psychologie, sociologie, anthropologie travailleurs sociaux)
2. Recensement au niveau des sites grands et petits parallèlement il faut recenser les personnes qui se sont réfugiées dans les villes de province afin de freiner leur retour sur la Capitale.
3. La mise en place d’un comité de crise avec la participation de plusieurs directions du Ministère de la Santé dont : (DPSPE, DERL, DSF, UCN, UPE)
4. Élaboration d’outils (formulaires de recensement, formulaire simplifié de surveillance épidémiologique)
5. Formation des universitaires / enquêteurs
6. Application de l’enquête (au plus une semaine)
7. Élaboration d’un plan d’assainissement avec budget à l’appui s’il n’existe pas
8. Élaboration d’un programme d’alimentation des groupes classés vulnérables avec budget à l’appui.
9. Mise en œuvre de ces plans et programmes au niveau des sites d’hébergement provisoire
10. Poursuite de la fourniture des soins par le renforcement des institutions sanitaires publiques et privées désireuses d’y participer
11. Surveillance épidémiologique dans toutes les institutions tant privées que publiques
12. Appui psychologique à fournir dans les sites d’hébergement et dans d’autres endroits qui seront définis avec les bénéficiaires
13. Élaboration du plan de construction des abris en prévision de la saison pluvieuse et de la saison cyclonique.
a. Démolition après évaluation
b. Négociation avec les propriétaires
c. Construction de logement simple et bon marché dans un premier temps
14. Appui a l’élaboration du plan de réforme sanitaire en prévision de la réunion des bailleurs prévue pour juin prochain PDNA
15. Toutes ces actions doivent être supportées par un programme de communication sociale : conférence de presse chaque semaine pour informer la presse et le public des progrès réalisés.

dimanche 30 août 2009

HAITI SOCIETE

DISCOURS PRONONCÉ A LA GRADUATION D'UNE PROMOTION DE JEUNE FORME EN RESTAURATION AU CEPFHA
"Centre d'Education et de Promotion de la Famille Haïtienn"

Madame la Directrice du CEPFHA,
Cher compère,
Mesdames,
Messieurs,

La réduction de la pauvreté est l’un des objectifs de développement du Millénaire. Elle en est d’ailleurs, le premier. Souvent on a tendance à croire que la pauvreté consiste en un simple manque ou l’absence d’argent.

Vu sous l’angle du développement, la pauvreté est plutôt intimement liée au manque ou à l’absence des opportunités.

Nous savons tous que l’éducation est l’unique moyen d’acquérir des opportunités. Fort de cela on ne peut rêver cette réduction de la pauvreté sans considérer l’éducation à tous les niveaux primaires secondaires universitaire et professionnelle

Mesdames Messieurs, ceci dit, vous comprenez ma joie de me retrouver ce matin au milieu de ces 60 jeunes venus d’horizons divers, apaiser leur soif du savoir. Vous devinez mon bonheur d’être non seulement participante à cette cérémonie, mais surtout de jouir de l’honneur d’être la marraine de promotion. Ginette je te remercie bien sincèrement pour cette nouvelle marque d’affection.

Chers filleuls,

Durant six mois, vous avez parcouru un cycle de formation en restauration, un domaine prometteur pour notre chère Haïti, qui veut se refaire une place dans le monde du tourisme.

Aujourd’hui vos efforts sont couronnes de succès vous allez partir la tête bien faite et bien pleine, l’esprit et le corps totalement disposés à mettre les compétences acquises au service de votre communauté. Notre pays est réputé pour sa cuisine au goût exquis, ses produits organiques tant recherchés à travers le monde et un peuple des plus accueillant capable d’attirer des visiteurs.

Cependant, vous devez être réaliste, vous rentrez dans un monde compétitif, la discipline est de rigueur, elle est la clef du succès. À un moment où les jeunes sont tous inquiets de leur avenir, vous, ne dites jamais comme tant d’autres, je suis découragé, je n’ai pas trouvé de travail. Vous avez à votre portée, toutes les ressources nécessaires pour vous créer du travail.

Seul la tache peut vous paraître difficile et même impossible, mais unis en association, en société, en mutuelle sous les regards éclairés de votre directrice, votre parrain et votre marraine, vous pouvez comme beaucoup d’autres devenir investisseur et créer du boulot pour d’autres jeunes.

Vous unir, oui, est une obligation, elle sera pour vous la meilleure stratégie pour mettre à l’épreuve la volonté de tous ceux ou celles qui parlent d’intégration des jeunes dans le développement économique du pays. N’hésitez pas de prendre des risques. Vivre est déjà un risque en lui-même. A ce compte à la demande de la directrice du CEPFHA, je vais vous faire un témoignage de mes expériences professionnelles. ……

Ainsi, chers filleuls, vous comprenez avec moi que la société ne fait jamais de cadeaux. La discipline et le sens du devoir doivent constituer votre boussole dans les bons comme dans les moments difficiles. Alors, et alors seulement vous ferez la différence et votre marraine en sera fière. Montrez vous courageux et généreux. N’hésitez pas à partager vos connaissances avec tous ceux qui l’auront sollicité. Soyez des femmes et des hommes au grand cœur, avide de nouvelles connaissances, la route de la réussite est longue, mais, le succès est toujours au bout du chemin.

Maintenant, permettez que j’adresse mes félicitations à la directrice Fondatrice du CEPFHA, mon amie personnelle, le docteur Ginette Rivière Lubin pour son courage et sa détermination à servir son pays, en particulier, les jeunes femmes et ceci sans discrimination de genre. La présence de quatre garçons dans le groupe en témoigne.

Je veux aussi remercier au nom de mes filleuls et en mon nom propre, tous ceux et celles qui ont contribué à rendre possible l’évènement du jour : parents, amis, donateurs et professeurs.

Chers filleuls

Avant de terminer, je formule à votre endroit les voeux de succès dans toutes vos entreprises. Je vous rappelle la lourde responsabilité que vous avez de contribuer à l’organisation de vos communautés dans le domaine qui vous concerne la restauration.
Bonne chance. Que Dieu vous garde et que l’Esprit Saint vous comble de tous ses dons.

Je vous remercie.

mercredi 22 juillet 2009

UNE NOUVELLE VISION POUR HAITI

UNE VISION POUR HAITI

Il est 22 juillet, 0 heure 30, après avoir écouté l’émission “Vision 2000 à l’écoute parlant des dernières élections sénatoriales, je ne puis m’empêcher de réfléchir sur l’avenir de mon pays. Un pays que j’aime beaucoup, un pays qui m’a tout donné, un pays qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Chers internautes je veux partager avec vous ma vision de mon pays. Contrairement a ceux qui répètent il faut une autre Haïti, moi j’ai des reserves sur ce slogan. Apres 1986, ceux qui ont pris le pouvoir et qui nous ont conduit ou nous sommes aujourd’hui, disaient qu'il faut tout changer. De la sorte ils ont essaye de faire le contraire de ce qui se faisait avant sans un minimum de discernement.

Comment oublier le chambardement de l'hopital de l'universite d'Etat d'Haiti par le renvoi des religieuses et de tous les grands professeurs qui avaient forme tant de generations de medecins. Moi je dis que les haitiens de l'interieur et de l'exterieur doivent se mettre ensemble pour faire le miracle haïtien. Contrairement a ce que croient nos dirigeants il n'est pas donne seulement a Dieu de faire un miracle. parfois Dieu choisit la main d'un homme pour faire son miracle.

Voici ma vision pour mon pays :

« En 2021 Haïti redevient la Perle des Antilles, un coin de terre ou il fait bon de vivre, un pays moderne, libéré de toutes les souillures, ayant a sa tête un Etat démocratique, hiérarchisé, respectueux des principes de bonne gouvernance, soucieux de sa souveraineté et du bien être de tous ses citoyens. »

Haïti redevient la Perle des Antilles, un coin de terre ou il fait bon de vivre = Un pays paradisiaque, sans violence, sans insécurité, sans misère, sans exclusion.

Un pays moderne = un pays ouvert sur le monde sans aucune crainte, grâce au développement de nouvelles technologies. L’instauration d’une vraie reforme de tous les secteurs.

Libéré de toutes les souillures = Un Pays libéré de la corruption, de la médiocrité, de l’exclusion, de l’insécurité, de l’ingérence et des bottes étrangères. La défense des droits des haïtiens violés en terre étrangère devient une priorité.

Un Etat démocratique hiérarchisé = la fin du pouvoir autocratique, l’instauration de la vraie démocratie.

Respectueux des principes de bonne gouvernance = la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat. L’instauration de la décentralisation.

Soucieux de sa souveraineté et du bien être de ses citoyens = la désoccupation du sol, le respect des droits civils et politiques de tous les citoyens. La redéfinition de sa politique diplomatique en vue de protéger les haïtiens vivant en terre étrangère quelque soit leur condition de migration.

samedi 18 juillet 2009

Appui au renforcement institutionnel

Depuis environ deux mois je travaille au renforcement de l'association de sante publique d'Haiti "ASPHA" une association qui a pour mission de :

Travailler au developpement de la sante publique dans le pays.

c'est une nouvelle facon pour moi de me mettre au service de mon pays.

Apres avoir mis de l'ordre au niveau du bureau de l'association qui se trouvait dans un piteux etat, je me prepare a offrir l'aide de l'ASPHA au Ministere de la sante publique pour relever le niveau d'un departement sanitaire. Nous avons opte pour les Nippes puisque l'association avait pris naissance dans les Nippes, a Madian petite localite de la commune de Petite Riviere de Nippes. Une lettre d'intention est deja preparee il reste a discuter avec les responsables et obtenir leur adhesion. nous esperons qu'ils se montreront ouverts a notre proposition pour le plus grand bien de la population de ce departement le plus depourvu en matiere de services publiques puisque le dernier ne des departements geographiques.

a suivre

dimanche 5 avril 2009

ERADICATION DE LA TUBERCULOSE

LA TUBERCULOSE UN PROBLEME DE SANTE PUBLIQUE

L'éradication de la Tuberculose est prévue pour 2050, en 2009 où sommes nous en Haïti ? où sont passés les engagements pris par le Gouvernement haïtien en 2000 au sommet des Nations Unies de faire baisser considérablement l'ampleur de la maladie en 2015? échéance des objectifs de développement du Milénaire. Aujourd'hui nous nous contentons de dire que Haïti n'atteindra pas les objectifs du Milénaire.

En 2006, dirigeants et travailleurs de santé en présence de tous les concernés partenaires et amis, communauté internationale et représentant des malades ont renouvelé les engagements en faveur de la lutte contre cette pathologie. Voici les propos prononcés ce 24 mars 2006 à l'occasion de la commémoration de la journée.


Mesdames, Messieurs,

Ann mete men pou nou derasinen tibèkiloz se tèm jounen mondyal tibèkiloz lane 2006 lan. Kote, pwofesyonèl nasyonal, kominote entènasyonal, sosyete civil nou reyini maten-an pou nou reflechi sou gwo deklarasyon sa-a.

Aujourd’hui des centaines de milliers de personnes à travers tous les pays du monde veulent agir pour la vie, en faveur d’un monde libre de tuberculose.

En effet, depuis le 24 mars 1882 date à laquelle Robert Kock présenta au monde scientifique le résultat de ses recherches, confirmant la découverte du mycobacterium tuberculosis comme agent causal de la tuberculose chez l’homme, la science a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. Comme, la découverte de la streptomycine vers les années 40, l’institution de la polychimiothérapie au cours des années 50 et plus près de nous l’application de la stratégie DOTS dans les années 90.

Actuellement, le phénomène le plus marquant, c’est la conjugaison des efforts de toutes les nations concernées, réalisant un mouvement global orchestré par l’OPS/OMS, le Partenariat STOP TB et l’Union Internationale contre la TB et les maladies respiratoires. Ce coude à coude de tous les états constitue une levée de bouclier mondiale contre l’ennemi commun qu’est la tuberculose.

Aucun pays, aucun peuple ne se sent seul dans la lutte. Chez nous en Haïti cette volonté de conjuguer nos efforts nous a conduit à initier une action insulaire contre la tuberculose qui s’est soldée, il y a environ une année par la signature d’un accord binational pour lutter contre ce fléau sur l’île d’Haïti par une prise en charge adéquate de nos compatriotes vivant hors de nos frontières.


Mesdames Messieurs,

En Haïti, le défi auquel nous faisons face est de taille. En effet chaque année plus de 25,000 nouveaux cas dont environ 12,000 sont contagieux nous arrivent, sans évaluer la co-infection TB-VIH qui ajoute son poids à ce fléau.

Le pays a vraiment besoin de l’effort concerté de tous ses fils et de tous ses amis pour affronter cette situation. En cette occasion, je félicite le courage de tous les prestataires qui se sont montrés dévouer à cette noble cause. J’encourage tous les malades à apporter leur contribution dans la lutte par leur fidélité au traitement et leur témoignage des bienfaits de la thérapie afin de convaincre les plus sceptiques à se faire soigner.

En dépit de la gratuité du diagnostic et du traitement, nous savons qu’il existe des barrières tant culturelles que géographiques. A ceux qui doivent encore surmonter ces difficultés pour accéder aux soins je leur demande de ne pas perdre espoir, car le Ministère de la Santé aux côtés de ses partenaires veut œuvrer pour que chaque tuberculeux sans discrimination ait accès au traitement. Ce cri s’étend à nos frères vivant au-delà de nos frontières en République Dominicaine.

Par la commémoration de cette journée mondiale 2006 sous un thème exprimant tant notre volonté et notre détermination, nous nous engageons à poser des actions précises et correctes pour améliorer le sort de nos frères frappés par la maladie et en proie à des difficultés sans nombre découlant de la situation socio-économique de notre pays.

En prenant cet engagement, nous comptons pour le tenir, sur la coopération de nos amis internationaux, sur des partenariats sûrs et sincères, sur le courage de nos cadres et de nos prestataires à continuer le travail.

Dans ce contexte de compréhension et de soutien mutuel, nous allons ensemble poursuivre les objectifs de développement du millénaire et notre effort contribuera à réduire valablement le poids de la tuberculose dans le monde vers l’année 2015 et à obtenir son éradication vers 2050.

Mesdames Messieurs,

C’est avec beaucoup d’émotion que je salue la présence dans cette enceinte de tant d’amis du Ministère de la Santé, je veux citer les Représentants de l’OPS/OMS de l’USAID, de l’ACDI, de la Coopération Française, de la MSH, du Fonds Mondial.

Je me réjouis également de la compagnie de mes collaborateurs et partenaires locaux ou nationaux, la Fondation SOGEBANK, ICC-CAT, CDS, CARE-HAITI, MARCH, Zanmi Lasante, HAS, GHESKIO, AOPS, FHI.

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population s’estime heureux d’entretenir avec vous, chers amis, une coopération tant utile que fructueuse pour le contrôle de la tuberculose dans notre milieu.

Je veux également saluer avec une note de fierté le dévouement inconditionnel des Directions départementales, des Coordonnateurs de Programme et de tous les cadres du Ministère dans leurs efforts soutenus pour fournir au programme national de lutte contre la Tuberculose (PNLT) l’énergie nécessaire à son exécution et à son succès. Le défi est grand, mais la volonté de vaincre est plus forte. Un grand vouloir engendre un grand pouvoir.


Mesdames messieurs

Je me situe vers les années 90 où j’ai eu l’occasion d’assister à la préparation et la mise en oeuvre du premier programme national de lutte contre la tuberculose. En quinze ans nous avons parcouru du chemin, nous avons abattu des sentiers. Ce programme a connu des périodes de succès et de déclins. Aujourd’hui nous pouvons nous enorgueillir de notre ténacité.

Comment parler de cette période dans l’histoire de la tuberculose sans avoir une pensée spéciale pour cette personne spéciale, ce dévouement sans pareil, ce don de soi, cette noblesse de cœur, celle qui a su comme lui, donner sa vie pour ses frères. Je veux parler du Docteur Iderle Célestin.

Aussi pour témoigner notre reconnaissance envers cette belle figure de la médecine haïtienne, ce personnage inoubliable, et pour mieux perpétuer sa mémoire, je propose à l’assemblée que le laboratoire de mycobactérie du laboratoire national de santé publique d’Haïti porte désormais le nom du Dr Iderle Célestin.
Pour finir mes propos, je suis vraiment reconnaissante envers tous ceux et celles qui durant les deux années de la transition ont contribué techniquement et financièrement à la relance du programme national après ses trois années de déclin. Un merci spéciale à l’USAID à travers la MSH qui nous avait facilité la réouverture du laboratoire de contrôle de qualité, merci à l’OPS/OMS pour son accompagnement et finalement merci au Fonds Mondial. Je remercie également les amis et partenaires qui ont contribué à la réussite de cette journée. J’envoie un dernier mot aux malades :

Tibèkiloz se yon maladi ki genyen tretman. Nou pa dwe neglije pran medikaman nou. Se la sekrè gerizon an ye. Kenbe fèm pa lage. Ministè Sante piblik ak patnè l’ yo di nou : nou mèt konte sou yo.
Pase yon bòn jounen.

A vous tous qui êtes venus rehausser l’éclat de cette journée, Au nom du Gouvernement de transition, au nom du Ministère de la Santé Publique et de la Population et en mon nom propre je vous dis merci.

Enfin, je veux ajouter que c’est avec beaucoup d’émotion et une note de fierté que j’ai reçu ce matin le prix du Docteur Iderle Célestin

Encore merci.